
Sur un chantier pendant le semi-confinement : témoignage audio

Témoignage d’un ouvrier sur un chantier pas à l’arrêt durant le semi-confinement, recueilli à Genève le 21 avril 2020.
Témoignage récolté en avril 2020.
Un jour, la police m’a arrêté pour séjour illégal parce que je n’ai pas les bons papiers. Comme je n’avais pas payé les jours-amendes imposés pour ce genre de délits, on m’a mis en prison à Champ-Dollon.
A Champ-Dollon, des informations sur l’épidémie, on en a en regardant la télévision qui ne parle que de ça. Une fois, le directeur de la prison a fait une annonce sur la chaîne de télévision mais je n’ai pas écouté. Moi au début de l’histoire, je me disais : on s’en fout, nous, on est déjà confiné de chez confinés !
Ici, on nous donne un masque différent chaque jour. Et on doit le mettre dès qu’on sort de la cellule. C’est obligatoire. On a aussi du savon en cellule et un accès au lavabo. On nettoie la cellule comme on veut, mais c’est nous qui devons le faire. On doit se servir du savon qu’ils nous donnent. Pour ma part, je n’en ai jamais manqué. Les gardiens, eux, ont tous des gants et un masque et ils prennent leur température quand ils viennent travailler. Les visiteurs reçoivent eux aussi un masque. Les visites, il y en a toujours mais ça a lieu à travers une vitre. On ne s’entend pas très bien. Il faut crier. Ils parlent de mettre en place un téléphone au parloir, comme dans les films américains.
En théorie, quand on est à Champ-Dollon, on a accès à un médecin. Ça n’a pas changé. Comme je n’ai pas consulté, je ne sais pas si le temps d’attente est plus long. L’infirmière elle passe comme d’habitude, tous les jours. Et on a accès aux médicaments comme d’habitude. Par contre, l’accès aux assistants sociaux a été supprimé. Le social c’est important ! Pour demander des aides, pour préparer sa demande de conditionnelle. C’est un gros problème ! On ne peut accéder à eux qu’en leur écrivant. Et en plus pour l’annoncer, ils ont mis des affiches. Ça a été un problème parce qu’il y a plein de gens qui ne savent pas lire.
Les ateliers ont tous, soit été arrêtés, soit ont été réduits. Les gens qui étaient occupés par une tâche sont à présent dans leurs cellules mais je crois qu’ils continuent à être rémunérés. En tout cas, ça n’a pas donné lieu à des protestations. L’équipe nettoyage, elle travaille encore plus.
L’aumônerie est fermée. Il n’y a plus de prière, le vendredi non plus. Il n’y a plus de sport. A la promenade, les jeux de balles sont interdits . Pourtant on ne peut de toute façon pas trop respecter les distances ! Mais on a les masques à la promenade.
Les nouveaux détenus qui arrivent sont mis en isolement 14 jours. A ma connaissance, personne n’est testé. Quatre personnes seraient malades du coronavirus selon les rumeurs. On dit qu’ils seraient dans un étage spécial mais on ne sait pas grand chose.
Il y a un mouvement de protestation à la prison. Les prisonniers demandent à être libérés à cause de l’épidémie. Avant le vendredi 3 et samedi 4 avril 2020, il y avait déjà eu des actions. Il y avait déjà eu un refus de rentrer à la promenade. Il y avait eu aussi une personne qui est montée sur les grillages, je ne sais plus quand c’était exactement. Ce n’était pas pour s’évader. C’était une action de protestation ! Le type est monté jusqu’au barbelé en haut du grillage. Il s’est blessé dessus. Je n’étais pas là, mais j’ai entendu. Et après coup, j’ai vu des traces de sang par terre. J’ai entendu dire qu’il a été mis 10 jours au cachot pour ça.
Les 3 et 4 avril 2020, j’ai entendu des tirs. Je pense que c’était des flashballs ou un truc comme ça. Quand il y a des mouvements de protestation, c’est l’habitude que les gens refusent de rentrer en cellule, les gardiens débarquent avec des bombes lacrymogènes. Cette fois, je ne crois pas qu’ils les aient utilisées. Ils les montrent ostensiblement pour faire peur. Toutes les personnes qui ont participé à la manifestation du vendredi 3 avril ont été mises au cachot pour 10 jours. C’est beaucoup ! Il y a même un détenu qui a été mis au cachot pour avoir simplement parlé durant la promenade. Il proposait aux autres détenus de faire une manifestation. Les gardiens l’ont entendu. Il a été mis direct au cachot, juste pour ça.
Une autre chose a changé depuis les manifestations : les repas. On les prend toujours en cellule, mais maintenant ils nous donnent uniquement des barquettes. Ce qui leur permet de nous les passer directement à travers la porte. Avant, ils ouvraient la porte et une personne avec le chariot repas nous servait. C’était mieux parce que tu pouvais demander un peu plus de ceci, un peu moins de cela. Maintenant ce n’est plus possible. T’as juste la barquette, déjà préparée.
Au début de l’épidémie, je n’avais pas vraiment observé de changement d’attitude de la part des gardiens. Mais depuis la deuxième manifestation, celle du samedi 4 avril, les gardiens sont sur le qui-vive. Ils ont doublé la garde aux promenades. Ils nous fouillent systématiquement avant de sortir à la promenade. Tout le monde y passe. Les gardiens ont des gants pour nous faire une fouille corporelle. La durée de promenade reste la même : une heure par jour. Ils ont en revanche changé les horaires parce qu’il y a plus de groupes. Le nombre de personnes est limité à 20 personnes à chaque promenade. C’est moitié moins que d’habitude. C’est étalé dans l’après-midi. Ils séparent les détenus d’origine albanaise du reste du monde, ça ils le faisaient déjà avant. Les manifestations ont eu lieu aux promenades des Albanais. Je pense que la limite de 20 personnes c’est pour pouvoir gérer en cas d’émeute. En même temps, je ne sais pas s’ils auront assez de place au cachot si ça continue.
Les gardiens font l’appel devant les cellules. Ça, ils ne le faisaient pas avant les manifestations du 3 et 4 avril. Les gardiens débarquent à la porte de la cellule, à trois ou quatre, avec des lampes. Ils nous appellent par nos noms, alors qu’ils savent très bien qu’on est là. C’est fait pour nous intimider…
Parmi les prisonniers tout le monde parle de faire des nouvelles manifs ! Et tous les soirs, les gens tapent aux fenêtres, font du bruit…
Bien que la Tribune de Genève ait essayé de nous faire croire qu’iels voulaient simplement jouer au foot, c’est le cri de « Liberté! » qu’on pouvait entendre par-dessus les murs. La couverture médiatique désastreuse de ces événements invisibilise les raisons de cette revendication.
Voici quelques éléments pour comprendre en quoi la libération des prisonnier.e.x.s est une urgence mais aussi certains mécanismes à l’œuvre dans le refus des autorités d’aller dans cette direction.
Champ-Dollon est une prison de courtes peines, cela signifie que les détenu.e.x.s y purgent des peines de moins de six mois ou des peines préventives (en attente de jugement).
De plus, c’est une des prisons les plus surpeuplées d’Europe (597 personnes pour 398 places). Une grande partie des détenu.e.x.s y purge une peine pour infraction à la LEtr (Loi sur les étrangers). En effet, depuis les directives Jornot, on enferme à Genève pour simple infraction à la Loi sur les étrangers, c’est-à-dire que l’on considère les sans-papiers comme des criminels ; leur « crime » est de se trouver sur le territoire suisse. Ce qu’on appelle les délits « mineurs », qui sont punis par des peines relativement courtes, sont pour la plupart commis pour des raisons de précarité. De plus, impossible de négocier une caution si on n’en a pas les moyens. Il y a en effet beaucoup de personnes aisées qui évitent les courtes peines de cette manière, comme cet homme d’affaires qui a pu se protéger à la fois de la prison et du coronavirus. « On voulait le mettre en prison alors qu’il possède une villa ici et propose d’offrir toutes les garanties nécessaires», (…) Le prévenu a été libéré le lundi 16 mars moyennant le dépôt d’une caution. » (Le Temps, 03.04.2020)
Autrement dit, à Champ-Dollon on enferme surtout les personnes pauvres et les personnes en exil.
Notons que ces proportions ne sont pas le fruit du hasard mais bien les conséquences d’un système judiciaire qui stigmatise et criminalise toujours plus les personnes les plus précaires de nos sociétés. En effet, ce sont bien des choix politiques qui entretiennent le sentiment d’insécurité et le focalisent sur les personnes racisées, noires, pauvres, toxicomanes, en exil, déviantes (etc.). Le but étant de créer une société pacifiée et de maintenir le pouvoir du côté de ceux qui l’ont déjà.
Les personnes en situation de précarité sont aussi plus vulnérables en termes de santé, du fait de nombreux facteurs tels que la difficulté de l’accès aux soins, au repos, à une alimentation de qualité et en quantité suffisante…
La prison, de par sa structure même, est un environnement pathogène. Les corps et les esprits y sont soumis à un stress intense, au manque de sommeil, au manque d’exercice physique, à une bouffe dégueu et malsaine, à l’anxiété, à la promiscuité, etc.
Par ailleurs, on note une proportion de personnes atteintes par des maladies infectieuses (HIV, hépatites, tuberculose) plus forte qu’à l’extérieur (OMS, 2009). Le traitement des maladies chroniques est compliqué et mal assuré (diabète, hypertension artérielle, broncho-pneumopathie chronique obstructive).
Si en temps normal la prison comporte des dangers pour la santé, ceux-ci deviennent dramatiques lors d’une situation de pandémie. Ce qu’admet d’ailleurs le chef du service de médecine pénitentiaire de Genève, Hans Wolff, au sujet de sa décision d’abaisser l’âge-risque face au coronavirus à 60 ans: « à âge égal, les détenus montrent plus de maladies en raison d’un cumul de mauvais déterminants pour la santé. » . Il admet aussi que la surpopulation carcérale est un facteur aggravant. Ce qui ne l’a pas empêché d’accepter le transfert à Champ-Dollon de 5 personnes venant de Frambois, dont une contaminée par le cornavirus (Le Temps, 23.03.2020). Ces transferts sont en eux-mêmes une honte puisque Frambois est un centre de détention administrative, c’est-à-dire qu’on y enferme les personnes en attente de renvoi afin de pouvoir les mettre plus facilement dans un avion. Ces personnes se retrouvent alors, sans aucune raison, dans un établissement d’exécution de peine. Elles subissent du même coup une détérioration de leurs conditions d’enfermement, d’une « détention administrative » en attente de renvoi à l’enfermement dans une prison pénale.
Les directives du conseil fédéral face au coronavirus sont les suivantes: Porter un masque, porter des gants, ne pas se rassembler à plus de 5 personnes, garder une distance de 2 mètres avec les autres, ne pas sortir de chez soi. Des mesures impossibles à respecter dans un lieu qui enferme six personnes dans une cellule.
Les juges et les procureurs font le choix de condamner, de transférer et d’enfermer au lieu de se concentrer sur les dossiers de libération conditionnelle. Il semblerait d’ailleurs que l’unique chose qui ait vraiment changé soit le ralentissement des procédures d’appel et de mise en liberté provisoire (Le Temps, 03.04.2020).
Alors que prisonnier.e.x.s, avocat.e.x.s et personnes de soutien martèlent la nécessité d’ouvrir les prisons, la justice, elle, fait la sourde oreille « Personne ne sort qui ne devrait pas sortir » (Olivier Jornot, procureur général). On croit comprendre qu’elle attend que la situation devienne dramatique, avant de prendre cette seule mesure préventive réellement efficace.
Ainsi le choix du système judiciaire de ne pas libérer les personnes enfermées entretient et alimente les aspects pathogènes de la prison, mettant en danger des vies.
C’est bien joli de mettre en place plein de mesures contre la pandémie, si l’État maintient en même temps des pratiques anti-sanitaires et entretient des situations extrêmement propices à la propagation du virus.
Alors que beaucoup de pays ont entrepris de libérer des prisonier.e.x.s (84 333 libérations pour six pays), que l’ordre des avocats de Genève demande également d’aller dans ce sens, que le canton de Berne a pris des mesures pour interrompre certaines peines et libérer toutes les personnes qui sont en semi-détention, Genève quant à elle maintient son système carcéral sans concessions.
La situation de pandémie dans laquelle nous sommes, fait ressortir les inégalités sociales et de classes: ce sont toujours les mêmes personnes qui sont enfermées, ce sont toujours les mêmes vies qui sont sacrifiées.
Malgré les risques que comprend la répression d’une mutinerie, malgré l’angoisse due à la pandémie, malgré la dureté des conditions de vie en prison, les détenu.e.x.s de Champ-Dollon et de plusieurs autres lieux d’enfermement en Europe, trouvent la force et le courage de se battre pour leurs conditions de vies et pour la liberté.
Force à elleux.
Solidarité avec toutes les personnes enfermées!
Liberté pour tou.te.x.s les prisonier.e.x.s!
PS: Si le coronavirus met en lumière certains défauts du système carcéral, il est essentiel de rappeler que la prison n’a jamais servi les buts qu’elle dit vouloir atteindre. Elle est un outil de contrôle et de répression. La prison est obsolète.
Pour aller plus loin : Angela Davis, La prison est-elle obsolète.
La grève des loyers est une action politique au travers de laquelle des locataires décident de ne plus verser les loyers mensuels à leur bailleur (propriétaire ou régie).
La grève des loyers est un moyen de pression qui accompagne plusieurs revendications :
* le gel des loyers en temps de crise par les bailleurs publics et privés,
* un moratoire (délai accordé) du Conseil d’État sur les expulsions,
* l’occupation des lieux laissés vacants si besoin par réquisition par l’État.
La grève des loyers est avant tout un acte de solidarité envers celleux qui n’auront pas les moyens de les verser et qui pourront voir leur bail résilié si ces revendications n’aboutissent pas.
Comme rapport de force face aux propriétaires, elle sera d’autant plus efficace si elle est suivie par de nombreux.se.x.s locataires.
Les locataires s’exposent à une résiliation de bail à 30 jours après échéance du délai de paiement du loyer. Elle comporte donc des risques. Ces risques peuvent être limités de plusieurs manières sur lesquelles nous revenons plus bas.
Si elle n’est pas légale, elle est cependant légitime : les propriétaires ont durant plus de 20 ans profité des conditions économiques pour faire payer aux locataires de manière abusive des loyers trop élevés. De nombreux.euse.x.s locataires vont être pris.e.x.s à la gorge et c’est au propriétaires d’assumer les coûts de la crise.
Actuellement, la loi est entièrement en faveur des propriétaires. De la même manière qu’un.e patron.ne.x peut licencier sans raison un.e travailleur.euse.x, un.e propriétaire peut résilier un bail en suivant le préavis du contrat de bail, ou à 30 jours en cas de défaut de paiement. La situation financière du locataire n’est pas prise en compte par la loi.
C’est au travers du rapport de force que peut créer une grève collective des loyers que nous pourront espérer faire évoluer la situation. C’est aussi par ce dernier que, si des expulsions devaient être ordonnées nous pourrons nous y opposer.
Il est par ailleurs important de connaitre ses droits et les étapes menant à une résiliation définitive d’un bail. On saura ainsi jusqu’où on est prêt.e.x.s à aller et on pourra décider en fonction du rapport de force établi.
Le rapport de force pourra pousser certains propriétaires à négocier.
Les loyers sont en principe exigibles chaque mois et par avance. Ainsi, le loyer du mois de mai doit être payé avant le 30 avril. Certains contrats de bail peuvent prévoir d’autres échéances et des bailleurs tolèrent parfois un paiement jusqu’au 10 du mois en cours (dans notre exemple, le loyer du mois de mai doit être payé avant le 10.05.2020).
Le moindre franc de retard sur le loyer à l’échéance – qui comprend les frais accessoires tels que chauffage/eau chaude – entraine la demeure (ou le retard) du locataire.
Selon la loi, mon bailleur peut, de manière cumulative:
* résilier mon contrat de bail en respectant les étapes mentionnées ci-après.
* me mettre aux poursuites pour les sommes dues avec des intérêts de retard
Bien que ce ne soit pas prévu par la loi, on peut également imaginer qu’un bailleur prenne d’autres mesures de rétorsion par exemple en refusant de prolonger votre bail à sa prochaine échéance, notamment si vous avez un contrat de durée déterminée.
Si je ne paye pas mon loyer dans les temps, le bailleur doit me fixer un délai par écrit pour effectuer le paiement et me signifier qu’à défaut de paiement dans le délai, le contrat sera résilié.
Le délai doit être de minimum 30 jours pour les locaux d’habitation. Si je ne paie pas dans le délai, le bailleur peut résilier le contrat de bail avec effet immédiat. Dans le cas de logement ou de locaux commerciaux, le bail ne prendra fin qu’à l’échéance d’un nouveau délai de 30 jours pour la fin d’un mois.
Concrètement, dès que je suis en retard, ne serait-ce que d’un franc, ma régie peut m’envoyer un courrier recommandé qui m’indique le montant dû et la menace de résilier mon bail dans un délai de 30 jours si je ne paie pas.
Le délai commence à courir dès que je retire le recommandé à la Poste mais au plus tard au 7ème jour dès la notification de l’avis dans ma boite aux lettres.
EXEMPLE:
ETAPE 1: Si je dois payer mon loyer de mai le 30 du mois d’avril, que je ne paie pas, la régie m’envoie un courrier avec un délai de paiement de 30 jours, donc pour le 30 mai. (mise en demeure). Je reçois l’avis de retrait de lettre recommandée le 10 mai. Je vais la chercher à la Poste le 15 mai et je prends alors connaissance de la mise en demeure. J’ai à partir de ce moment-là jusqu’au 14 juin 2020 pour payer l’intégralité de la somme réclamée. L’argent doit avoir été reçu sur le compte de la régie à cette date.
ETAPE 2 : Si je n’ai toujours pas payé le 14 juin 2020, la régie peut m’envoyer un avis de résiliation. Elle m’enverra à nouveau celui-ci par courrier recommandé. Cette fois, la résiliation est réputée reçue dès le lendemain de la réception de l’avis de retrait de lettre recommandée dans ma boite aux lettres.
Dans notre exemple, la régie m’enverra un courrier de résiliation le 15 juin, dont je receverai l’avis de retrait le 16 juin dans ma boite aux lettres. Dès le 17 juin 2020, on considère que j’ai reçu l’avis de résiliation. Comme le délai de congé est de 30 jours pour la fin d’un mois, mon contrat prendra définitivement fin le 31 juillet 2020.
ETAPE 3: Dès le 1er août 2020, la régie peut saisir le Tribunal des baux et loyers d’une requête en évacuation. Cette procédure prend normalement entre 3 et 6 mois à l’issue de laquelle un huissier se présentera chez moi avec la police pour m’expulser de force si je n’ai pas quitté par moi-même le logement.
IL EST IMPORTANT DE COMPRENDRE QU’A PARTIR DE L’ETAPE 2, IL N’Y A LEGALEMENT PLUS DE POSSIBILITE D’EMPÊCHER UNE EXPULSION, sauf rare vice de forme ou un changement d’avis du bailleur. Mais vous serez à la merci de ce dernier. Il est possible que le temps d’exécution de l’expulsion soit rallongé en raison de la crise en cours, mais pour le moment, les autorités n’ont pris aucune mesure pour les empêcher.
Non. La garantie de loyer est bloquée tant que vous ne vous mettez pas d’accord pour la libérer en faveur du bailleur ou que ce dernier intente des actions légales.
Le bailleur n’acceptera en principe pas de libérer la garantie tant que dure le bail car ce n’est pas dans son intérêt. Il préfèrera résilier le bail et vous expulser au plus vite. Une fois cela fait, il se servira sur la garantie pour compenser ses pertes éventuelles.
Théoriquement oui. Il faut pour cela saisir la Commission de conciliation en matière de baux et loyers en renvoyant ce formulaire signé par tous les locataires titulaires du bail.
Le formulaire doit impérativement être renvoyé à la Comission dans un délai de 30 jours dès la réception de la résilation (Cf. Etape 2).
Outre quelques cas rares de vices de formes, une résiliation de bail ne peut être annulée que si elle est « abusive ». Le non-paiement du loyer est un motif légitime pour résilier le bail et on ne peut compter sur le fait que ce soit considéré comme un « abus », même en temps de crise.
On aura des arguments juridiques seulement si on a préparé le terrain au préalable, notamment en lien avec des demandes qu’on aurait faites à la régie.
NON, ou alors très peu.
Le Conseil fédéral a d’une part rallongé le délai de mise en demeure de 30 à 90 jours pour payer son loyer lorsqu’on est en retard de paiement. Mais il faut pouvoir prouver que ce retard résulte « des mesures prises par le Conseil fédéral pour lutter contre le coronavirus ». Par là, il faut entendre principalement les fermetures d’établissements commerciaux.
Il reste cependant possible, en tant que locataire de son logement, d’écrire à son bailleur et de lui expliquer que l’on a du mal à payer en raison des mesures prises. On peut espérer ainsi obtenir un délai de 90 jours. Cela étant, si on reçoit tout de même une mise en demeure impartissant un délai de 30 jours, il faut partir du principe que le bail pourrait être résilié valablement à cette échéance.
Le Gouvernement genevois a d’autre part suspendu l’exécution des expulsions locatatives jusqu’au 31 mai pour le moment. Il s’agit d’un simple sursis. En principe, dès juin, les expulsions reprendront.
Oui, l’aide sociale reste ouverte pour les personnes disposant d’un droit de séjour. Des organismes charitables types Fondations peuvent aussi entrer en matière dans des cas particuliers. Contactez les organismes de soutien juridiques pour plus d’infos.
Ces solutions peuvent être nécessaires pour certaine.e.x.s, mais sont malheureusement individualistes et ne remettent pas en cause le système pour le meilleur. Elles dépendent soit de l’État – et donc des impôts, soit de la philantropie des possédants qui sont responsables de notre condition.
Il ne faut pas confondre paiement sur un compte bloqué d’une part et consignation du loyer lorsqu’il y a un défaut dans l’appartement d’autre part.
Payer son loyer à un autre compte bancaire, même si celui-ci est « bloqué » ne sert à rien juridiquement dans notre cas de figure. Vous serez quand même mis.e.x en demeure et le bailleur peut tout de même résilier le contrat de manière licite. Cela permet en revanche d’être sûr.e.x de pouvoir rembourser les loyers en retard si on décide d’arrêter la grève et peut-être de pousser un bailleur à négocier en lui faisant miroiter qu’il n’a pas intérêt à résilier les baux s’il veut récupérer cet argent.
Il faut cependant se rappeler que les bailleurs ont généralement déjà à leur disposition une garantie de 3 mois de loyer qui sert à éponger un défaut de paiement et que nos moyens de pression économiques sont faibles.
Il y a défaut de la chose louée lorqu’elle est entravée dans son usage prévu par le contrat. Par exemple, parce qu’il apparaît en cours de bail dans l’appartement des infiltrations d’eau ou des moisissures, panne d’ascenseur etc.
Un défaut de la chose louée donne droit au locataire de réclamer une réduction de loyer et la réparation du défaut aux frais du bailleur. C’est durant ce bras de fer qu’on peut consigner légalement son loyer.
Lorque l’on se plaint d’un défaut dans l’appartement qui est apparu en cours de bail (infiltration d’eau, moisissures, panne d’ascenseur par exemple), on a le droit de demander au bailleur de réparer ce défaut à ses frais. Si le bailleur ne fait pas ce qui lui incombe, on peut lui fixer un délai dit « raisonnable » par écrit. A l’échéance de ce délai, on peut s’adresser à l’État pour ouvrir un compte spécial auprès du pouvoir judiciaire en remplissant un formulaire disponible à cette adresse.
Dès que l’État a ouvert le compte, on doit payer l’intégralité de son loyer sur ce compte mais on doit impérativement déposer une action en justice visant à réparer le défaut. La justice tranchera pour savoir si le défaut doit être réparé et aux frais de qui. Durant la procédure, si les loyers sont intégralement payés sur le compte consigné, le bail ne peut être résilié pour défaut de paiement.
Cette procédure ne permet donc pas de faire une grève des loyers. Elle a d’ailleurs été pensée pour empêcher les locataires d’agir par eux/elles-mêmes.
Oui, on a le droit à une réduction de loyer fixée en pourcentage du montant du loyer tant que celui-ci n’est pas réparé. Plus le défaut est considéré comme entravant l’usage normal de la chose louée et plus ce pourcentage sera élevé.
Théoriquement oui mais c’est très risqué de le faire car seule la justice décide du montant de la réduction. Si la justice décide que la réduction due est moins importante que l’autoréduction, alors on se trouve en demeure et le bail peut être résilié pour ce motif.
Il faut comprendre que le système de la consignation de loyer a précisément été pensé pour empêcher les locataires de procéder à des autoréductions.
Cela étant, si on procède à une autoréduction et que notre bailleur résilie notre contrat, cela peut nous donner un argument pour contester la résiliation dans les 30 jours.
Cette question n’a jamais été tranchée par les tribunaux ainsi aucune réponse certaine ne peut être donnée.
L’ASLOCA a publié un avis de droit où elle défend qu’un locataire de local commercial qui ne peut plus faire usage de l’activité prévue en raison des mesures du Conseil fédéral, a le droit à une réduction de loyer car il s’agit d’un défaut.
Cet avis de droit ne vise pas les locataires de logement et il semble difficile de pouvoir invoquer une entrave à l’usage de son logement en se basant sur les mesures du Conseil fédéral.
Selon l’avis de droit de l’ASLOCA, la crise induite par le Coronavirus est un cas qui peut justifier une demande d’adaptation du contrat par le juge. Il s’agit d’un droit issu de la jurisprudence où il a été admis qu’un contrat pouvait être adapté en raison de circonstances exceptionnelles.
Ce droit pourrait s’appliquer également aux locataires de leur logement. Il s’agit a priori du seul moyen juridique pour requérir une réduction de loyer fondée sur la crise pour les locataires d’un bail d’habitation.
Il faut pouvoir démontrer qu’un grave déséquilibre est survenu entre les parties au contrat. Les locataires doivent écrire au plus vite à leurs bailleurs et alléguer de manière crédible qu’illexs ne peuvent plus payer leur loyer en raison des mesures prises par les autorités en lien avec la crise du Coronavirus.
Il faut demander à son bailleur (le plus souvent à travers sa régie) une réduction de loyer et exiger une prise de position dans un délai rapide, afin de ne pas se faire prendre par les délais comminatoires des étapes de résiliation de bail.
Pour cela, on vous conseille de vous insprier de notre lettre type.
Si le bailleur n’entre pas en matière ou accorde une réduction insuffisante, il faut saisir la Commission de conciliation en matière des baux et loyers à l’aide de ce formulaire.
En passant par cette procédure, on se donne éventuellement des arguments pour contester une résiliation de bail pour défaut de paiement. Mais on ne peut absolument pas être sûr.e.x.s d’obtenir gain de cause.
Oui!
Cette crise peut être une opportunité d’invoquer notamment un autre défaut, par exemple si l’immeuble a des problèmes de salubrité et d’exiger collectivement dans son immeuble une réduction de loyer.
Par ailleurs les taux hypothécaires baissent depuis de nombreuses années. En principe, nos loyers devraient être adaptés en fonction mais ce n’est presque jamais le cas. Cette crise est l’occasion de réquérir une baisse (qui ne sera effective qu’à la prochaine échéance de votre contrat. On peut suivre la procédure proposée par l’ASLOCA.
La Permanence Juridique du Silure reçoit le samedi 10h30-12h30.
On l’aura compris, le régime légal en vigueur n’est pas favorable à une grève de loyers. Il faut être conscient.e.x des risques.
Cela étant, au-delà du droit, il peut être possible de poser un rapport de force avec son bailleur, notamment si vous arrivez à mobiliser en nombre ou face à un bailleur social qui pourra se montrer plus sensible.
Les bailleurs ont beaucoup de moyens de droit à leur disposition mais il faut se rappeler qu’ils n’ont jamais l’obligation de les utiliser. Rien n’oblige un bailleur à résilier un bail, entamer des poursuites etc. à part leur cupidité ou la cupidité de leurs propres créanciers bien sûr…
Oui, ça parait préférable d’entrer au plus vite en dialogue avec son bailleur.
Il est conseillé d’écrire et d’alléguer en premier lieu que vous avez des problèmes de paiement en raison de la crise liée au Coronavirus et de demander une réduction de loyer en conséquence.
Vous pouvez vous inspirer de notre lettre type.
À cette adresse, vous trouverez une affiche qui reprend une version raccourcie de ce FAQ ainsi que les principales revendications. Nous vous encourageons à l’imprimer et à l’afficher dans votre immeuble. Comme il n’est actuellement pas possible de vous réunir avec vos voisin.e.s pour en discuter, vous pouvez également sonder leur envie de se joindre à cette action en leur proposant d’ajouter leur nom et leur adresse mail sur une feuille annexe.
Si vous voulez organiser une discussion en direct, vous pouvez très facilement leur donner rendez-vous virtuellement sur une plate-forme de ce type.
Nous vous encourageons également à afficher votre soutien à la grève des loyers par des banderoles à vos balcons, et en affichant ces affiches près des commerces qui restent ouverts. Enfin, transmettez l’information à vos contacts, partagez les pages de la grève des loyers sur les réseaux sociaux:
Une page facebook et le groupe qui va avec.
Et un groupe d’information pour suivre l’organisation du mouvement et vous y impliquer.
Nous vous encourageons à faire pression sur les coopératives auxquelles vous payer un loyer. Elles sont très souvent elle-même locatrices à l’État ou aux communes des terrains sur lesquels sont construits leurs bâtiments. Il leur appartient de demander le gel de ces loyers, afin que la pression de la crise ne retombe pas sur les locataires. L’annonce à votre coopérative de la suspension du paiement des loyers est un excellent moyen afin de la pousser à agir dans ce sens.
C’est la même idée qui nous a conduit à exiger que les bailleurs publics montrent l’exemple en gelant immédiatement les loyers.
En tant que sous-locataire, on a un contrat de bail uniquement avec le locataire principal. Si on arrête de payer son loyer au locataire principal, ce dernier doit toujours payer auprès du bailleur principal.
Si le contrat de bail principal est résilié, le contrat de sous-location tombe automatiquement par un effet domino.
Il faut donc impérativement s’organiser avec le locataire principal.
Dans le cas où une procédure juridique est en cours pour s’opposer à une rupture de bail abusive, quelles peuvent être les solutions pour s’engager dans une grève de loyers sans donner d’argument décisif au bailleur pour justifier la rupture?
Le fait d’être déjà en procédure de contestation de résiliation ne change rien.
En cas de défaut de paiement de loyer, le bail pourra être résilié en parallèle de la procédure en cours pour ce motif et justifier une expulsion pour ce motif. C’est justement pour que les locataires ne puissent plus subir ce type de procédure de la part des propriétaires et régies que nous exigeons un moratoire de 5 ans minimum sur les expulsions.
Après avoir sondé vos voisin.e.x.s afin de rendre votre action collective, nous vous encourageons à envoyer en recommandé cette lettre type à votre bailleur, ou à vous en inspirer.
D’abord en favorisant les liens avec vos voisin.e.x.s et en menant une action collective. Nous tenterons de notre côté de mettre régulièrement à jour la liste des signataires des revendications ainsi que toute information sur l’évolution de la situation.
Adresse E-mail de contact:
grevedesconfineexs-geneve@riseup.net
grevedesloyers-geneve@protonmail.ch
Website:
https://greveloyers.ch/
Permanence juridique:
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Page facebook:
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20h: Le SSP a tenu une conférence de presse à Fribourg pour dénoncer les pressions qui s’intensifient sur le personnel soignant des EMS, le fait que les personnes vulnérables se voient contraintes de retourner travailler et un licenciement abusif. Les doléances sont multiples: « l’impossibilité de maintenir les distances de sécurité (…,) le manque persistant de matériel de protection (…) une aide-soignante d’un EMS fribourgeois a été licenciée avec effet immédiat à la mi-avril pour avoir envoyé, dans un groupe WhatsApp, un message de solidarité à des collègues, personnes à risques et au bénéfice d’une attestation médicale, à qui l’employeur demandait de retourner travailler. » Le syndicat rappelle comment le Conseil fédéral est passé de l’injonction pour ces personnes à être « strictement confiné-e-s à domicile, ensuite renvoyé-e-s au travail et enfin autorisé-e-s, au moyen d’un certificat médical, à retourner à domicile avec un droit au salaire. Cette valse-hésitation a donné aux patrons une marge de manœuvre importante. Il faut rappeler que l’ordonnance fédérale n’a pas clairement précisé que les personnes vulnérables étaient protégées contre le licenciement. » Le syndicat souligne qu’« en Suisse comme ailleurs, les trois quarts des emplois les plus exposés au coronavirus sont occupés par des femmes. C’est le cas des EMS, où les femmes occupent la quasi-totalité des postes dans les soins, l’aide et les services aux pensionnaires. Les EMS comptent une majorité d’emplois peu qualifiés, notamment les aides-soignantes : les qualités requises sont considérées comme « naturellement » féminines et donc sont peu valorisées : les salaires sont bas, les conditions de travail difficiles et les relations de travail sont davantage précaires que dans d’autres secteurs de la santé. » Fuck patriarchy and capitalism ! (Source : SSP, 12h45 RTS 1)
16h: La Tribune de Genève consacre un article au travail des ambulancier.e.s que le Covid-19 a passablement modifié. Ils portent maintenant un équipement comprenant une double paire de gants, des lunettes de protection, une combinaison intégrale « dans laquelle il cuit à l’étouffée à 40°C » et un masque « qui décourage le sourire apaisant ». « «La tenue de protection est hyperanxiogène, regrette [un ambulancier]. Un patient m’a dit qu’en me voyant arriver, il voyait la mort qui venait le chercher… C’est difficile d’être distant et déshumanisé alors que notre métier compte justement une grande part d’humain.» […] «On doit parfois laisser des membres de la famille sur le trottoir, certains en pleurs, confie le directeur adjoint. Ils ne savent pas s’ils reverront leur proche vivant. C’est inconcevable et terrible, pour eux comme pour nous.» » Plus que la charge de travail, selon la Tribune de Genève, c’est la « charge psychologique » qui a été difficile : « Contrôler sans cesse chaque geste pour éviter d’infecter ou de l’être, accepter qu’une prise en charge anodine puisse cacher un Covid asymptomatique… «Au début, certains collègues étaient terrorisés […] Ils craignaient d’être infectés et de contaminer leurs proches.» Il faut encore supporter, parfois, la stigmatisation. «La voisine d’une ambulancière avait peur qu’elle soit infectée et lui a demandé de ne plus sortir sur son balcon…» » Une profession au front qui a pris cher puisqu’ »un tiers des ambulanciers du service genevois ACE a été infecté. Toutes les autres compagnies l’ont aussi été ». (Source : Tribune de Genève)
15h30: Toujours sur les livreurs, la réouverture des deux McDrive de Genève le 27 avril a conduit à des énormes files d’attentes de véhicules au Lignon et à Meyrin. Les seuls « piétons » qui avaient le droit de commander étaient les livreurs travaillant pour les plateformes UberEats, EatCH ou Smood. « Et devant les enseignes, les livreurs, qui sont payés pour la plupart à la livraison, étaient dans la même attente et montraient des signes d’impatience. Obligés de multiplier le plus rapidement possible des commandes, afin de gagner de l’argent, ils se sont retrouvés coincés sur place. «Au Lignon, c’était le cauchemar! J’ai dû patienter 1h30 pour un menu», raconte l’un d’eux. Pour certains livreurs, la course est rapidement devenue peu ou plus rentable… » L’entreprise Smood annonce qu’elle donnera 30 ou 40frs de compensation à ses livreurs, et un Mars ? (source: Tribune de Genève)
14h30: S’appuyant sur un sondage national réalisé auprès de plus de 1000 livreurs, Unia Genève dénonce les conditions de travail des livreurs, un « secteur stratégique pour l’économie mais qui maltraite ses acteurs ». Le syndicat réclame une prime de risque et plus de contrôle des entreprises. Le sondage donne des informations concernant les mesures de protection, les 2m de distances requis ne sont pas respectées pour près de la moitié d’entre eux ; pas assez de gel hydroalcoolique pour un tiers d’entre eux. On apprend encore que pour un tiers de livreurs sondés, « leur employeur n’a pas informé les personnes à risque de leur droit de rester à la maison ni ne garantit que les confinés soient payés à 100% pendant la durée de leur auto-isolement, même s’ils ont été en contact avec des personnes infectées ». Un livreur signale : «Même avec un certificat médical, on ne peut pas rester à la maison: c’est ce que mon chef m’a dit.», tandis qu’un autre révèle : «Comme l’ordonnance sur la durée du travail a été suspendue, nous travaillons quinze heures par jour.» D’après le conseiller d’Etat Mauro Poggia, « seule la plateforme Uber Eats pose problème dans sa légalité, les autres ont reconnu un contrat de travail garantissant leurs droits aux travailleurs ». Le droit de se taire? (Source : Le Courrier)
14h: A l’occasion du 1er mai, RiseAgainstBorders réitère un appel à manifester à Zurich, cette fois-ci en petit groupe de 5 personnes maximum : « Safety for all refugees! ». Et d’expliquer que rien n’a changé pour les personnes en exil, ni en Suisse, ni dans les camps en Grèce, ni en mer Méditerranée. #LeaveNoOneBehind
D’autre part, une vingtaine de collectifs exigent la fermeture du bunker (abri PCi souterrain) d’Urdorf (ZH) dans lequel plus de 30 personnes en exil sont contraintes de loger dans des conditions indignes et risquées. Ce logement collectif, forçant une promiscuité non sans conséquences, ne permet pas de respecter les distances sociales requises (voir 13 avril). Les signataires mettent en avant que loger ces personnes en chambre individuelle est nécessaire pour leur santé et celle de la communauté et qu’une telle mesure est possible immédiatement, par exemple dans des hôtels vacants. Fermeture de tous les bunkers pour personnes en exil en Suisse ! (source: Page FB RiseAgainstBorders)
13h: Banderole à Genève. « Du fric pour l’hôpital public, non aux millions pour les avions ! ». (source: Page FB Feu au lac)
11h: Unia Genève publie un troisième portrait de travailleuses d’EMS (les EPADH en suisse), celui d’une infirmière. Ces institutions, plus de cinquante dans le canton, note le syndicat, « ont la particularité d’être fortement subventionnés par l’État, ce qui devrait les rendre plus attentives aux conditions des résident-e-s et des employé-e-s. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas ». Dans une lettre publié dans Le Temps il y a un mois, cette infirmière écrivait : « Le monde des EMS est un milieu oublié des médias, malheureusement nous avons l’habitude de cela. Je dis souvent à mes proches que je travaille avec une population marginale; moins on la voit, mieux on se porte. […] Nous travaillons avec la population la plus à risque, avec le taux de décès le plus élevé de la pandémie, mais personne ne se préoccupe réellement d’eux, de nous. » Aujourd’hui, elle précise que la question : «Pourquoi sommes-nous les oubliés de cette crise? » qui concluait sa lettre, elle la posait « au système, à ceux qui gèrent globalement la crise, à Mauro Poggia, responsable du Département de la santé » parce que la crise du Covid19 en Ems est « fortement sous-estimée » ». A ce jour, cette infirmière n’a reçu aucune réponse. Concernant le milieu extra hospitalier, elle insiste : « Nous sommes les parents pauvres du secteur santé. On a été mis de côté ! » (Source : Unia Genève, Le Temps)
19h: À Genève, action du syndicat Unia pour protester contre l’interdiction d’accès au chantier du méga-projet Quartet dans le quartier populaire des Charmilles. Des représailles après leur opposition à la réouverture des chantiers. Là encore, c’est un chantier de l’entreprise HRS qui est concerné, c’est-à-dire l’entreprise où il y avait eu une grève spontanée dans un autre grand chantier près de l’aéroport début mars. Ce n’est pas un cas isolé, d’autres entreprises générales ont interdit aux syndicats d’accéder aux chantiers. « Ouverture des chantiers et protection de la santé: les syndicats exigent l’accès aux travailleurs » (Source: Acta, Unia Genève, Tribune de Genève)
19h30: Dans Le Matin dimanche, Rudolf Strahm (PSS) s’épanche sur la gestion de la crise sanitaire. L’entretien est intéressant dans la mesure où sont nommés clairement quelques faits : la tarification à l’acte des soins médicaux empêche la prévention ; les différents lobbys économiques déterminent les décisions du Conseil fédéral ; le secrétariat d’État à l’économie est un nid de néolibéraux. Ce qui étonne, c’est l’origine de ces confidences. Strahm, en effet, a introduit le néolibéralisme au Parti socialiste dont il fut secrétare général de 1978 à 1985. Il s’est engagé pour la libéralisation du marché de l’électricité. Selon l’anecdote, à la question de la différence entre la gauche et la droite, Strahm répondait que la gauche voulait vraiment le marché partout, tandis que la droite faisait semblant. Remords sénile, opportunisme ? On continuera d’ignorer les motifs de ces confidences puisque le journaliste n’a pas jugé utile de poser la question. (source: Canal Telegram Détaché de presse)
18h30: Rattrapage zurichois avec cette action banderole le 5 avril dernier dans un spot prisé par les touristes. « Hinter den Alpen liegen miserable Flüchtlingslager. Menschen jetzt in Schweiz aufnehmen #LeaveNoOneBehind » [Derrière les Alpes se trouvent des camps de réfugiés misérables. Rappatrions ces gens en Suisse dès maintenant ! #LeaveNoOneBehind] (source: Page FB Solidarität gegen Corona)
18h: La Grève des femmes / Grève féministe de Zurich publie son appel pour un 1er mai féministe et appelle à des collages décentralisés les 29 et 30 avril : « Que vous soyez employée.x de maison, nounou, infirmière, caissière, thérapeute sociale, éducatrice de jour, parente, grands-parente, aide-soignante dans un foyer – dans le monde entier, le travail de soins, dont 95 % est effectué par des femmes, est considéré comme allant de soi dans le système patriarcal et capitaliste et ne mérite pas d’être mentionné. Dans le monde entier, les femmes qui, en raison de leur situation économique, n’ont pas d’autre choix que de prendre un emploi de domestique ou de soignante, par exemple, sont exploitées sans vergogne et souvent de manière criminelle ! Avec le Covid-19, il est apparu une fois de plus à quel point le travail sous-payé et non rémunéré est vital dans le secteur des soins […]. Stop à l’exploitation ! À la prochaine grève féministe le 14 juin 2021. » (source: Page FB Frauenstreik Kollektiv Zürich, non traduit)
13h: Le processus de déconfinement amenant davantage de personnes dans les rues associé à l’injonction à maintenir la distanciation sociale est l’occasion pour l’association Pro Vélo de revendiquer une politique active en matière de vélo. L’association invite à suivre l’exemple de Berlin, Bogota, New York et Oakland qui à l’occasion de la crise du Covid-19 ont effectué des aménagements pour les cyclistes. Le vice-président de Pro Vélo Genève relève que « Cette crise nous permet de constater la place pléthorique que prennent les voitures et des possibilités d’aménagement dont nous disposons quand elles ne circulent pas.» Un exemple d’une possibilité, bienvenue dans une ville qui fait la part belle aux automobilistes, mais qu’il s’agit encore de faire advenir (Source : Le Courrier, RTS)
12h: Un mélange des genres pernicieux : Dans les cantons de Genève et Neuchâtel, le traçage systématique des individus ayant eu un contact rapproché avec une personne malade du Covid-19 reprend. A Neuchâtel, nous apprend la RTS, « des policiers feront notamment partie de l’équipe qui va opérer ce traçage, [mais] il ne s’agit pas d’une opération de police ». Est-ce qu’on manque à ce point-là de personnel de santé qu’il fasse faire un travail de santé publique à des policiers ? Par d’alternatives ? Dans un entretien avec Mediapart « Le Nigéria est mieux préparé que nous aux épidémies », G. Lachenal dit à ce propos : « Avec une certaine ironie, on constate que des pays comme le Cameroun ou le Nigeria sont mieux préparés car ils disposent de ce qu’on appelle des agents de santé communautaire (Community Health Workers) qui sont des gens peu formés – ce ne sont pas des infirmiers – mais qui sont des sortes d’aides-soignants de santé publique, qui s’occupent des campagnes de vaccination, mais aussi de surveillance épidémiologique, et qui s’avèrent très utiles pour faire le suivi des cas, et des contacts des personnes infectées. C’est un savoir social que ne peut faire la police ou un smartphone. » (Source : RTS, Mediapart)
13h: Dans Le Courrier du jour, un article suit une maraude de la Brigade de solidarité populaire Genève. « Le mouvement actif depuis le début du confinement fait écho à une initiative milanaise. Identifiant de plus en plus de laissés-pour-compte dans la politique sanitaire étatique, les mouvements antifascistes locaux ont décidé d’apporter leur aide concrète sur le terrain ». Des plats chauds sont distribués dans la rue, et une deuxième distribution a lieu au temple des Pâquis pour les travailleuses du sexe du quartier. « Pour elles, pas question d’attendre sur le trottoir l’arrivée des maraudeurs, sous peine de s’exposer à une amende pour racolage. « «En les invitant à venir ici, on les incite à faire quelques pas dehors. Et les paquets sont un moyen de leur redonner un peu de dignité», ajoute Francesca Olivetti [de Swiss Gambia Solidarity]. » (source: Le Courrier)
11h30: Dans le Matin dimanche, un article sur la situation des travailleuses du sexe et le soutien apporté par l’association Fleur de Pavé. « Beaucoup continuent de travailler au noir. «On choisit entre notre survie et notre santé», résume Marianne*. Une survie cher payée, raconte cette prostituée exerçant dans le canton de Vaud. Connaissant leur situation précaire, de nombreux clients se déchaînent sur ces femmes en difficulté ». Des clients les frappent car « « ils savent qu’on n’a pas le droit de travailler » […] L’amende peut être salée. Le 3 avril, une Thaïlandaise a été condamnée à 60 jours-amende à 100 francs avec sursis, une amende de 1500 francs et des frais de justice de 500 francs pour avoir continué son activité à Rheineck (SG). » Le patriarcat n’est pas confiné. (source: Matin dimanche)
11h15: Dans la WOZ de jeudi dernier, un édito assez combatif du journaliste Kasper Surber qui critique l’approche de la crise des médias dominants: dans le Tages Anzeiger, on demande à la présidente d’Unia si elle est « devenue folle », la NZZ craint le « socialisme épidémique » si l’Etat intervient trop dans l’économie et le milliardaire nationaliste Christoph Blocher se paie des pages dans la presse appelant au redémarrage au nom de la lutte « contre la pauvreté de masse ». Il remarque que la gauche suisse est assez atone malgré la grève des femmes et le mouvement pour le climat l’an dernier. Surber défend l’idée (comme un certain Lordon) « qu’entre l’utopie sociale et le projet concret, le niveau intermédiaire est souvent oublié : celui des institutions publiques ». Aussi à signaler, un bon article sur la façon dont les très riches suisses vivent le confinement dans leur bulle et un article sceptique sur les projets de « cyber-manif » pour le 1er mai. (source: Wochenzeitung, non traduit)
11h: Quelques bribes tirées de la lettre d’information d’Antira(point)org du 20 avril:
– le médecin Markus Fritzsche qui s’occupe des requérants d’asile depuis 30 ans s’est fait retirer son mandat pour le camp fédéral d’Adiswil (ZH) après avoir été trop critique de l’absence de protection des demandeurs d’asile. L’Etat lance même des procédures disciplinaires contre lui pour tenter de le marginaliser.
– centres de rétention: comme nous l’avions dit aussi dans ce Suivi, les deux centres de rétention de Genève ont été vidés. Antira reprend un article du média Republik où on apprend que c’est aussi le cas pour celui de Bässlergut à Bâle-Ville et que 14 personnes ont été libérées à Berne. « A Soleure, la détention administrative d’un homme vient d’être prolongée, et à Zurich, la prison d’expulsion de l’aéroport est pleine aux deux tiers. » dit Republik. La situation est aussi difficile à la prison de Pöschwies (ex-Regensdorf) dans le canton de Zurich.
– des retours sur le rassemblement de solidarité avec les réfugiés à Berne et de la tentative de manif en voiture à Zurich, respectivement les 16 et 18 avril (source: Antira(point)org, non traduit)
10h: Dans le Temps de jeudi dernier, un article sur les milliers de sans-papiers qui n’ont plus de revenu à cause de la pandémie. « La fragilité de leur situation les pousse à accepter des licenciements ou suspensions de contrat sans aucune revendication. L’angoisse d’un contrôle de police les conduit à faire leurs courses la boule au ventre. La peur d’entacher leur dossier d’octroi ou de renouvellement de permis de séjour les incite à ne pas demander d’aide financière. Et la crainte d’une possible dénonciation les contraint à ne pas se faire soigner ». Dans le canton de Vaud, un appel à été lancé le 15 avril dernier par le CSP, d’autres associations caritatives et les partis de gauche (pourtant majoritaires au gouvernement vaudois…). A Genève, une prise de position du même type est en préparation. Le CCSI précise qu’il ne veut pas que l’aide étatique renforce la répression: « Le fonds de solidarité devra s’appuyer sur les organisations [caritatives] pour pouvoir distribuer cette aide, car ces personnes n’iront pas s’adresser à l’Etat ». (Source: Le Temps)
9h: L’association Caravane de solidarité a organisé une nouvelle distribution de biens de première nécessité samedi dernier à Genève. Une vidéo sur FB a fait beaucoup réagir, elle suit une queue sur « plusieurs kilomètres » (en filmant les jambes). « La misère invisible qu’on veut garder invisible », commente une internaute. D’après un bénévole, 600 colis ont été distribués en 1h30 « et malgré ça, plus de 1’000 personnes attendaient encore [pour qui] rien n’a pu être distribué ». Un reportage à Lausanne dans le 19:30 de samedi dernier montre aussi une situation alarmante. « Les structures d’entraide croulent sous les demandes. Au delà d’une aide financière, les gens viennent surtout chercher à manger ». Le directeur de Caritas dit ne pas être surpris et pointe des causes structurelles. « Dans le paquet ficelé des 20 milliards la Confédération, les pauvres n’existent pas » (source: Groupe FB Coronavirus entraide Genève et régions, Page FB Caravane de Solidarité – Genève, 19:30 RTS 1)
16h: Deux autres actions banderoles respectivement à Bâle et à Berne avec des vidéos à l’appui. « Corona tötet, Grenzen auch » [Le Corona tue, les frontières aussi] et « Solidarität mit VerkäuferInnen Eure Gesundheit vor ihrem Profit. Unterstutzen / organisieren! CEO Migros: 20k/monat Verkäuferin: 4k » [Solidarité avec les vendeu-euses. Votre santé avant leurs profits. Organisons le soutien! CEO Migros: 20k par mois Caissière: 4k] (source: Page FB Revolutionärer Aufbau Basel, Chaîne Youtube Revolutionäre Jugend Gruppe)
17h: Le Temps s’est fait l’écho cette semaine d’une énergique prise de position de l’Association suisse des infirmières et infirmiers. L’ASI essaie d’obtenir un bénéfice tactique de la crise sanitaire, en réclamant l’application anticipée des revendications de l’Initiative fédérale sur les soins infirmiers que le parlement fédéral essaie de torpiller. La Suisse, apprend-on, ne forme que 43 % de ses infirmières et infirmiers. À ceux qui seraient tentés de se féliciter de la bonne gestion de la crise en Suisse, il est bon de rappeler que ce pays n’a pas de système de santé. Il emprunte celui de ses voisins, sans vergogne et sans rien donner en échange. Même si Le Temps laisse une large place à la position de l’ASI, la conclusion de l’article laisse la parole à l’un des représentants des assurances maladies au parlement fédéral. Et l’argumentaire solide et politique de l’ASI se trouve soudain réduit à un slogan : notre patience est à bout. (source: Canal Telegram Détaché de presse)
13h: Le Silure publie le témoignage d’un astreint de la Protection civile. En ce moment de catastrophe sanitaire, il s’interroge sur la dérive de cette structure dont le but officiel est l’assistance à la population en cas d’événements dommageables ou de catastrophes. «L’armée et la protection civile prétendent être prêtes à parer à toute éventualité, en fait non. Tu as l’impression qu’ils se préparent les trois-quart de l’année à vivre un bombardement de l’armée allemande qui n’est jamais encore arrivé jusqu’à aujourd’hui. Mais une pandémie, visiblement, ils ne savent pas la gérer…». En attendant le conflit « La tâche des affectés pour la patrie, en temps normal, c’est par exemple d’aller voir si les sirènes d’alarme fonctionnent ou si dans les abris PC l’eau est disponible…». Mais pendant le Covid 19 «toute une partie des astreints est au service de certaines entreprises privées qui sont contentes d’avoir trouvé de la main-d’œuvre gratuite.» Parfois l’entreprise offre généreusement «un plat du jour à midi. Entre le coût de ce plat d’environ 14 CHF ou le salaire d’un mois, c’est tout bénéfice»
Et notre témoin, nous livre une opinion claire et réjouissante : « je suis contre le fait que la protection civile soit mise à disposition, gratuitement, du secteur capitaliste pour qu’il fasse du bénéfice en réduisant les coûts du travail pendant cette période ». Sans oublier que «surveiller les gens dans les supermarchés ou aller faire la morale aux promeneurs dans les parcs ou au bord du lac, ce n’est clairement pas ce pourquoi les astreints ont été formés jusqu’à aujourd’hui.» Puisqu’on est à Genève, il pose la même question que Patrick Juvet en 1977, Où sont les femmes ? mais apporte une réponse bien plus passionnante… (source: Silure)
11h: Pression sur des personnes vulnérables. Contraint à prendre les transports publics s’il devait retourner au travail, ce que son médecin lui recommande fortement d’éviter, un homme travaillant dans la construction raconte la réaction de son employeur : »Il l’a pris de manière négative et m’a plus ou moins menacé de me renvoyer si je ne faisais pas d’efforts de mon côté ces prochaines semaines. […] On m’a clairement dit par téléphone que je ne pouvais pas travailler depuis la maison les trois prochains mois. […] Je passe beaucoup plus d’heures à travailler pour mon montrer ma motivation. Et à côté de ça, une fois que j’ai fini de travail, je fais une recherche d’emploi tous les soirs car j’ai peur de perdre mon travail. […] Je sais que si je fais valoir mes droits, ça pourrait me protéger à très court terme. Mais cela me sera reproché à long terme. Je suis très inquiet d’autant plus inquiet que la situation économique risque d’empirer ces prochains mois et que de retrouver un travail ce sera difficile. Ce sera d’autant difficile que j’ai des problèmes de santé qui limitent mes recherches d’emplois. » Et on apprend, par la RTS, que la confédération fait confiance aux entreprises sur ce dossier. Pas nous… (Source : Forum, RTS La 1ère)
14h: Collage à Genève près de la plaine de Plainpalais. « Femmes en 1ère ligne, merci ! » !
13h30: Dans une lettre envoyée au Conseil fédéral, au Conseil d’État et au Conseil administratif de la Ville de Genève, les marchand.e.s de marchés genevois décrivent : «Au supermarché, on utilise tous le même caddie, au marché non. Au supermarché, on ouvre et ferme tous les mêmes frigos/congélateurs, au marché non. (…) Au supermarché, on pianote tous la même balance pour peser nos marchandises, au marché non. (…) En pleine crise sanitaire, au supermarché on peut continuer à faire ses courses, au marché non. Cherchez l’erreur…». «C’est une inégalité de traitement inacceptable!» dénonce le président de l’Association des marchés de Genève. Si récemment, des stands ont pu reprendre leurs activités à Plainpalais et à Carouge, les marchand.e.s « considèrent le dispositif insuffisant et discriminatoire (et s’indignent) du fait que le maintien de l’interdiction des marchés fait la part belle aux grandes enseignes, au détriment des vendeurs sur stand ». (Source: Le Courrier)
13h: Dans les 20 EMS du canton de Genève, 104 personnes âgées sont décédées. Le Courrier rapporte que « la situation reste tendue. « Nous avons pu remarquer que la crise ne faisait qu’accentuer les disfonctionnements là où ils existaient déjà», explique un syndicaliste d’Unia. Un constat partagé par deux aides-soignantes d’un EMS: «Nous avons besoin de plus de personnel expérimenté», assène Fanny*. Sa collègue, Josiane*, qui travaille dans une unité Covid-19, rebondit: «Des intérimaires nous aident. Mais la direction nous a avertis que, le budget étant épuisé pour l’année, elles ne seront plus là la semaine prochaine.» «Nous vivons une crise, renchérit Fanny. Ce n’est pas l’heure pour parler d’économies, d’autant qu’on nous en parle déjà toute l’année.» Et sa collègue d’analyser: «On manque de matériel. Du coup, le virus se propage en dehors du service. Mais le plus difficile, c’est de voir nos aînés partir dans la souffrance et souvent seuls: ce n’est pas une mort normale avec ce virus. Même avec la morphine, ils gémissent alors qu’ils sont inconscients.» (Source : Le Courrier)
12h30: Sphère privée : Les médecins romands proposent à leur tour leur pierre à l’édifice du déconfinement : le concept du «déconfinacheck» résumé ainsi : «Autant les décisions de confinement ont été coercitives, centralisées, autant les mesures de reprise doivent être individualisées, en fonction du risque de chacun, de ses conditions d’existence et de travail.». La crainte des médecins : la mise à mal ou la disparition de deux de leur principes fondamentaux, le secret médical et le respect de la sphère privée des patient.e.s. Le président de la Société vaudoise de médecine et de celle de la Suisse romande évoque des possibles dérives : «Des partis politiques sont en train de dire que les entreprises devraient pouvoir tester leurs employés dans un but de protection et pouvoir ainsi délivrer des certificats d’immunité. D’autres estiment que les autorités devraient se charger de ces opérations en les centralisant. » (Source : Le Courrier)
14h30: Sur Barrikade, des risques d’évacuation pour le grand squat zurichois de la Juch-Areal dans le quartier d’Altstetten. La municipalité de Zurich veut évacuer cet espace où vivent plusieurs dizaines de personnes depuis octobre dernier. Ils ont reçu un ultimatum au 24 avril pour quitter les lieux. « Ainsi, dans l’ombre de la crise de Corona, les gens sont chassés de chez eux et les espaces culturels alternatifs sont détruits. » La Juch-Areal est un ensemble d’anciens baraquements pour requérants d’asile laissés à l’abandon par l’administration municipale après la construction des camps d’asile fédéraux. Le hashtag #JuchBleibt a été lancé sur twitter. Solidarité! (Source: Barrikade, non traduit)
14h: Tags à Genève sur les affiches de l’agence de pub Neo Advertising. « [Un grand merci] de ne rien changer », « [Un grand merci] d’avoir donner (sic) (encore) le monopole à Coop / Migros », « Prétexte publiciataire au grand retour du bazar ». (source: Silure)
13h15: Dans Le Courrier d’aujourd’hui, un article sur la situation des intérimaires. A l’annonce du semi-confinement le mois dernier, les entreprises ont massivement congédié les temporaires. Ils n’ont pas le droit aux RHT et d’autre part « ont peu de chance de toucher des indemnités de chômage suffisantes pour vivre ». Unia Genève demande un fonds d’aide cantonal afin de les soutenir et a fait témoigner des intérimaires lors d’une conférence de presse. Alimentation/logistique: « «Je ne suis pas payée depuis le 12 mars», témoigne Francesca ». Elle travaillait via l’agence One Placement pour le primeur Ronin, qui livre des restaurants scolaires. « Je n’ai pas été licenciée. Je suis juste en suspension.» Employée en Suisse depuis neuf mois seulement, elle ne peut pas toucher le chômage «normal». Bâtiment: Antonio est temporaire depuis deux ans et demi dans le groupe de construction Implenia, « on lui a simplement dit, le 18 mars, de ne plus venir ». « [O]n me dit que je suis trop vieux pour être engagé en fixe ». Hôtellerie: « Samir*, qui occupait quant à lui une activité temporaire à l’hôtel Mandarin Oriental, témoigne : « Suite à l’annulation du Salon de l’auto, mon employeur m’a annoncé la fin de ma mission temporaire. J’ai d’abord cru que j’avais le droit au chômage technique, comme tous les autres employés de l’hôtel. Mais ce n’était pas le cas. » (source: Le Courrier, Page FB Unia Genève)
13h30: Une directive des Transports publics genevois (TPG) « donne l’impression que certains méritent plus de vivre que d’autres » s’insurge un conducteur de l’entreprise. Afin de choisir à qui offrir certaines journées de piquet à domicile, les TPG ont opté pour le critère suivant : ne pas avoir eu d’accidents depuis trois ans ou avoir été considéré comme notoirement méritant l’an dernier. Une conductrice explique que « personne ne fait exprès d’avoir un accident, qui peut venir de la malchance. Avec le virus, ceux qui roulent se sentent en danger. C’est choquant qu’on nous dise: tu es mauvais, tu es puni, tu peux choper le Covid-19.» (Source : 20minutes)
13h: Dans le 24 heures du 18 avril, article sur une association distribuant, comme à son habitude, des repas à des personnes sans-abris à Lausanne a également été stoppée par deux agents de police municipale la semaine dernière. Même prétexte qu’à Genève (voir 20 avril) : pas d’autorisation. On apprend que la « police municipale de Lausanne ne cautionne pas l’action » des agents. « Il n’y a pas d’interdiction de l’activité de la Maraude, explique le porte-parole du corps de police. […] il s’agissait de vérifier le respect des distances. Malheureusement, il y a eu une incompréhension, un raccourci de la part des agents, une initiative malheureuse en disant que les bénévoles n’avaient pas le droit de faire cette distribution. » Initiative malheureuse ou un banal exemple de plus du pouvoir discrétionnaire laissé à ces agents ? (Source : 24heures)
19h30: Le Silure publie un témoignage de deux agentes au sol sur le travail à l’aéroport. L’une d’elle dit : « je travaille pour cette entreprise, parce que je ne trouvais pas de boulot à la suite de ma formation ». Elles abordent tant la situation de la crise du Covid-19 que la routine infernale. Vu les conflits sociaux réguliers qui se déroulent à l’aéroport, on se doutait que c’était pas un regroupement d’employeurs Bisounours. Bingo ! « Là en gestion de crise c’est zéro mais il faut dire que c’est délirant comme entreprise en temps normal ». Difficile de lutter à l’aéroport, une panoplie vertigineuse de type de contrats, des CDI qui sont payés à l’heure, des contrats qui sont adaptés au « besoin opérationnel », aux saisons, etc… Les 14 et 15 mars, « tout le monde était entassé dans la queue comme d’habitude ! Il n’y avait encore aucunes mesures. Ni plexiglas, ni gants, ni rien du tout ! En travaillant au guichet, je ne me suis pas sentie en sécurité. Je ne suis pas quelqu’un de spécialement angoissé. Mais j’ai pris des dispositions personnelles pour me rassurer […] Il y a un moment où j’ai beaucoup hésité à me rendre au travail. Je ne voulais pas, en y allant, risquer de contaminer d’autres personnes ensuite. Un dilemme entre santé et argent. Faire le choix de ne pas aller travailler lorsqu’on est payé à l’heure serait revenu à ne pas avoir de salaire. » Une question de fond qu’elles posent est celle des bullshit vols : « les compagnies low cost […] ont créé un désir qui n’existait pas avant […] personne ne devait aller absolument à Pula avant qu’une compagnie low cost ne propose cette destination ». Et un dernier constat : « Fermer l’aéroport : Maintenant tout le monde est tout à coup d’accord. Alors qu’en temps normal, quand des gens disent «il faut réduire le trafic », ils ne sont pas entendus. » (Source : Silure)
17h: Le « journaliste » Pierre-Alexandre Sallier pratique la distanciation sociale avec le vocabulaire de la conflictualité. Son article sur la grève des loyers est hérissé de guillemets, ces gestes barrières idéologiques, qui insinuent à la fois la distance critique du « journaliste » et son mépris pour cet appel à la grève des loyers, qu’en petit léniniste tamédiatique, il juge « très politique ». Sallier souligne que l’appel n’a pas permis « d’établir un rapport de force avec les grands groupes immobiliers ». Il oublie de mentionner qu’une part importante des ressources publicitaires de son employeur provient… des grands groupes immobiliers. Pour éviter la contagion gréviste, Carlo Sommaruga conseille aux locataires de « mobiliser leurs marges de manœuvre » pour payer leurs loyers. Il faut vraiment être un sénateur socialiste pour penser que les « marges de manœuvre » sont du côté des locataires plutôt que de celui des propriétaires. (source: Canal Telegram Détaché de presse, Tribune de Genève)
15h30: L’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) a adressé une lettre ouverte au parlement concernant la revalorisation de la profession. Ils critiquent à nouveau la décision du Conseil fédéral du 20 mars dernier de retirer le droit au repos du personnel soignant. « La crise montre également de manière éclatante l’importance systémique des soins infirmiers. Une reconnaissance financière de notre travail dans cette situation extraordinaire serait donc plus qu’appropriée! […] Fini les belles paroles; le monde politique doit passer à l’acte – maintenant. […] Le personnel s’épuise parce qu’on lui refuse systématiquement le temps de prodiguer aux patients les soins dont ils ont besoin. Le personnel soignant n’est plus disposé à travailler en permanence au-delà de ses limites, au prix de sa propre santé. » (Source: ASI)
15h: « La grève des loyers, c’est maintenant ! ». Après une initiative similaire à Genève, lancement côté alémanique d’une grande campagne nationale pour la grève des loyers (« Mietstreik » en allemand), la revendication est simple: une remise de loyers pour les 3 prochains mois « ou aussi longtemps que durera la crise, et ce afin d‘atténuer la menace existentielle pesant sur les travailleurs et les travailleuses ». Le site web est classe et traduit dans quatre langues. Il est proposé d’envoyer des courriers anonymisés de semonce à son propriétaire ainsi qu’aux grandes propriétaires immobiliers suisses comme les entreprises Swiss Re, Swiss Prime Site ou UBS. (source: Mietstreik)
12h30: Toujours dans Le Temps d’hier, un article sur les gens du voyage (yéniches, manouches et sini). « Le confinement rend difficiles, voire impossibles, le travail des communautés nomades suisses, ainsi que leurs déplacements ». Il risque aussi de ne pas y avoir assez d’aires d’accueil cet été. « Pour nous c’est une immense catastrophe, même les communes qui nous acceptaient d’habitude nous refusent à présent » (source: Le Temps)
11h30: Dans le Temps d’hier, un article sur la misère sociale dans le canton du Tessin depuis le début de la pandémie. « A La Croix-Rouge Tessin, la demande de fourniture de biens de première nécessité « a plus que doublé» […] Chez Caritas, en quelques semaines, autant d’interventions ont été réalisées qu’en un an habituellement ». Il est rappelé qu’au Tessin, « le salaire médian est de quelque 1000 francs inférieur au reste du pays ». (source: Le Temps)
9h: Chez les camarades de Barrikade, un communiqué revendique le peiturlurage des locaux zurichois de l’institut libéral Avenir Suisse, ainsi que des associations patronales EconomieSuisse et UPS dans la nuit du 15 au 16 avril. « [Ces organisations] travaillent intensément en coulisse pour rendre la crise exploitable pour le capital et pour répercuter les coûts à la baisse ». Le récent rapport d’Avenir Suisse qui propose des horaires de travail 24h sur 24h dans les entrepôts de logistique est dénoncé comme une nouvelle forme d’exploitation. Leur rôle dans l’entrée des logiques marchandes à l’hôpital est aussi souligné: « Nous n’oublions pas qui, au cours des dernières décennies, a fait pression avec succès […] afin de rendre le système de santé attrayant pour les investisseurs au lieu de le rendre utile à la société. » (source: Barrikade)
19h: « Des détenus au bord de la crise de nerfs » à la une du 20 minutes aujourd’hui. L’article parle de la situation à la prison de La Tuilière à Lonay (VD) [qui n’est pas seulement pour femmes apparemment]. Au début du mois, une pétition avait été lancée pour le retour des visites. On ne sait pas ce qu’elle est devenue. En tout cas selon l’article, « la tension est palpable depuis des semaines ». Depuis le 1er avril, l’administration pénitentiaire interdit aux proches d’amener eux-mêmes des paquets. Le frère d’une prisonnière témoigne « A cause du virus, seuls La Poste et ses concurrents sont autorisés à livrer des paquets. C’est un comble quand on sait qu’ils sont déjà débordés et souvent en retard ». Le manque de journaux et de cigarettes se fait sentir. En plus de ça, l’eau du robinet est coupée depuis 2 mois pour cause de contamination. « Bien que de l’eau en bouteille soit distribuée à volonté aux prisonniers, la situation est tendue ». Solidarité ! (source: 20 minutes)
17h: Vendredi dernier c’était la journée des luttes paysannes. Le syndicat Uniterre critique le conseiller fédéral Guy Parmelin (UDC) et son ordonnance du 1er avril qui vise à « faciliter certaines importations pour faire face à la crise actuelle du COVID-19 […]. L’État favorise encore et toujours le marché globalisé et les acteurs industriels de l’agro-alimentaire ». Le MAPC a profité quant à lui de cette date pour publier son manifeste. Des volontaires coordonnés par la Grève du climat et Agriculture du futur ont été accueillis pour la réalisation d’activités agricoles dans la campagne genevoise. « 17 avril. Journée internationale des luttes paysannes. Je veux manger local, je soutien les paysan.ne.x.s… et pas qu’en temps de crise. Pour une révolution paysanne ! » (Source: Uniterre, MAPC, Canal Telegram Grève du climat – Vaud)
12h: Retour sur la manifestation de solidarité avec les réfugiés de samedi dernier à Zurich. L’appel invitait à venir au point de rassemblement en voiture et à vélo. La police a rapidement nassé le cortège, des véhicules et du matériel audio ont été confisqués et plusieurs arrestations ont eu lieu. La police zurichoise n’avait pas lésiné sur les moyens, sauf… les moyens de protection ! Le communiqué dit en effet que « contrairement aux manifestant.e.s, la police avait ni masques, ni gants ».
Trois revendications étaient au centre de la journée: l’évacuation des camps en Grèce, l’hébergement décentralisé des réfugiés en Suisse et la reprise immédiate du sauvetage en Méditerranée. « La guerre, la pauvreté due au colonialisme, tout cela existe encore et les gens continuent de fuir ». Il a été souligné que la crise du coronavirus renforce le racisme structurel déjà existant et que si l’arbitraire pour les personnes en exil existait bien avant le Coronavirus, aujourd’hui, le dispositif suisse de l’asile défie toutes les mesures de sécurité et de dignité. Le communiqué critique la politique du responsable de la sécurité du canton de Zurich le socialiste Mario Fehr (aussi responsable de l’asile). En conclusion, il dit que « l’État utilise la crise pour saper les droits fondamentaux et faire taire les voix critiques. Le système montre son côté le plus laid dans la crise ; des mesures autoritaires pour maintenir des conditions racistes et patriarcales et protéger le profit. »
Quelques banderoles: « Evakuerien jetzt ! » [Evacuer dès maintenant [les centres de rétention] », « Solidarität ohne Grenzen. Schutz für Flüchtende in der Schweiz, Griechenland & überall [Solidarité sans frontières. Protection pour les réfugiés en Suisse, en Grèce et partout] « Die Grenze liegt nicht zwischen innen und aussen sondern zwischen unten und oben » [La frontière n’est pas entre [ceux] dedans et à l’extérieur, mais plutôt entre le bas et le haut] (Source : Barrikade, Page FB RiseAgainstBorders, Page FB Revolutionäre Jugend Zürich – RJZ, Twitter @ajour_mag )
11h30: À Genève, la brigade de solidarité populaire organise une récolte de masques, gants, produits d’hygiène et de soin, denrées alimentaires, matériel biodégradables pour servir les repas. Permanences les lundis et jeudis de 14h à 18h à L’Usine. (source: Page FB Brigades de solidarité populaire)
11h: Dans le Matin dimanche, un article sur l’exploitation des employé-e-s dans les centres de logistique qui traitent les commandes sur internet: « Devant l’écran et les quelques clics, difficile d’entrevoir la réalité des travailleurs. Parmi eux, Maria*, qui travaille à l’essai au centre de logistique d’Écublens (VD), préparant les commandes des ventes en ligne sur LeShop.ch, filiale de Migros. Chômeuse en fin de droits, Maria porte de grands espoirs sur la possibilité de décrocher un CDI. Mais dès le début de l’épidémie, le dépôt connaît des cas parmi ses employés. Maria étant une personne à risque, le médecin lui délivre un certificat médical à durée indéterminée. «L’agence d’intérim qui m’a placée m’a clairement fait comprendre que c’était un problème, et que je risquais de perdre ma place, raconte-t-elle. Je suis retournée travailler.» […] «Ce sont des travailleurs invisibles, généralement sans formation, des étrangers touchant de petits salaires… Ils vivent dans la peur constante du licenciement et l’employeur en profite.» » (source: Matin dimanche)
9h: Plusieurs syndicats d’enseignants en Suisse romande ont émis des critiques contre l’idée de rouvrir les écoles le 11 mai en l’absence de garanties. « Nous le disons clairement: dès que les conditions sanitaires seront remplies, l’enseignement en classe devra reprendre. En effet, le télé-« enseignement» n’est guère praticable dans bon nombre de contextes familiaux et ne fait qu’aggraver les inégalités sociales. Mais pour l’heure, ces conditions ne sont pas réunies. » (source: SSP)
12h: A Bâle, une action de solidarité avec le personnel le 9 avril dernier devant le Bruderholzspital. « La santé plutôt que le profit ! Nous avons besoin d’une société qui soit organisée en fonction des besoins et non en fonction des intérêts du capital ! C’est pour cela que nous devons nous battre. »
20h30: Petite manifestation à Berne pendant la conférence de presse du Conseil fédéral. « Solidarität heisst Asylcamps evakuerien » [La solidarité consiste à évacuer les camps d’asile] . (source: Page FB Revolutionäre Jugend Gruppe Bern, Twitter @fabokohler)
19h: Les éditoriaux copié-collés de la Tribune de Genève et du 24 heures d’hier et d’aujourd’hui sont exemplaires des partis pris et des priorités de leurs actionnaires. Alors qu’hier on mettait en garde contre la « gauche syndicale qui réclame contre vents et marées un confinement généralisé et l’arrêt des chantiers », aujourd’hui le journaliste Philippe Rodrik indique avec enthousiasme que la crise est un bon prétexte pour augmenter l’âge de la retraite. Cette perspective avait pourtant fait échouer le plan Berset en votation (2017). Les capitalistes n’ont semble-t-il aucune vergogne a exploiter une catastrophe sanitaire pour imposer une catastrophe sociale. L’occasion fait le larron… (source: Canal Telegram Détaché de presse)
17h: Deux autres nouveaux articles à signaler sur notre site, d’abord un texte de solidarité avec les prisonniers de Champ-Dollon et qui pointe du doigt le caractère pathogène de l’institution carcérale. « Notons que ces proportions ne sont pas le fruit du hasard mais bien les conséquences d’un système judiciaire qui stigmatise et criminalise toujours plus les personnes les plus précaires de nos sociétés. »
Un autre article répond aux questions qui se pose lorsqu’on parle de grève de loyers. L’idée est d’offrir un outil de vulgarisation juridique au service des locataires dans la jungle du droit du bail. (source : Silure)
14h: Dans Le Temps d’hier, prise de position à contre-courant d’une chercheuse en cybersécurité qui critique l’utilisation de technologies de surveillance pour des raisons sanitaires. « Il n’est pas improbable que, lorsque les besoins de surveillance liés au Covid-19 ne seront plus d’actualité, les technologies testées durant cette période soient utilisées à d’autres fins que celles avancées pour la santé publique et la lutte contre la pandémie. Que cela soit basé sur un relatif volontariat de la population, bien préparée par à un marketing efficace du consentement à la surveillance (pour contribuer à faire télécharger l’application), ou que cela soit imposé par des autorités, il en résulte une acceptation passive et généralisée de la surveillance par les pratiques numériques ». (source: Le Temps)
11h: Sur Renversé, un article raconte qu’une expulsion dégueulasse a eu lieu mardi à Genève à l’avenue Henri-Bordier, dans un immeuble géré par la Fondation HBM Emile Dupont. « Douze policiers sont intervenus et n’ont respecté aucune des consignes sanitaires : pas de gants ni de masques, trois à quatre personnes par voiture, non-respect des distances sociales. Ces personnes risquent а présent une condamnation pour séjour illégal avec une peine d’emprisonnement, ainsi qu’une peine pour violation de domicile et pour dommage а la propriété. » solidarité! (source: Renversé)
10h: Le Silure publie le témoignage d’un prisonnier de Champ-Dollon, c’est un document de première importance et le premier à sortir de l’intérieur depuis la révolte des 3 et 4 avril derniers. L’entretien évoque le quotidien dans la prison en période de corona: « Ici, on nous donne un masque différent chaque jour. Et on doit le mettre dès qu’on sort de la cellule. C’est obligatoire. On a aussi du savon en cellule et un accès au lavabo. » Il pointe du doigt le fait que « l’accès aux assistants sociaux a été supprimé » alors qu’ils sont nécessaires « pour demander des aides [et] pour préparer sa demande de conditionnelle ». « Et en plus pour l’annoncer, ils ont mis des affiches. Ça a été un problème parce qu’il y a plein de gens qui ne savent pas lire. »
Il y a aussi des précisions sur le déroulement des faits durant la révolte d’il y a deux semaines : « les manifestations ont eu lieu aux promenades des Albanais » (l’administration pénitentiaire pratique depuis des années la séparation ethnique pendant les promenades). Il raconte aussi qu’un prisonnier « est monté jusqu’au barbelé en haut du grillage. Il s’est blessé dessus. Je n’étais pas là, mais j’ai entendu. Et après coup, j’ai vu des traces de sang par terre. J’ai entendu dire qu’il a été mis 10 jours au cachot pour ça. ». Les protestations continuent, chaque soir les détenus font du bruit. A lire absolument ! (source: Silure)
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