L’accueil des personnes à la rue à Genève: des allers retours en pleine pandémie

L’accueil des personnes à la rue à Genève: des allers retours en pleine pandémie

 

 

 

Durant la crise sanitaire du printemps 2020, et les mois qui suivirent, l’accueil d’urgence pour les personnes en précarité paraissait une préoccupation importante de la Ville de Genève. Une urgence étrangement nouvelle semblait nécessaire : mettre à l’abri les quelques centaines de personnes à la rue afin de contrôler la pandémie.

Témoignages récoltés durant l’été 2020

Le collectif Réquisitions solidaires* et le groupe Témoignage du Silure ont voulu explorer, à travers ces deux témoignages, ce qu’est l’accueil d’urgence à Genève. Claude et Dominique y ont travaillé dans deux contextes différents : avant et pendant la crise du COVID-19.

Claude a travaillé un hiver dans les abris PCi de la Ville de Genève et raconte donc les conditions ordinaires d’hébergement d’urgence à Genève durant l’hiver.

L’hiver 2019-2020, les abris devaient fermer au mois de mars 2020, comme chaque année. Puis la Ville de Genève a décidé de continuer à proposer un accueil d’urgence pour les personnes sans domicile dans l’ancienne caserne militaire des Vernets* récemment vidée, pour pouvoir contrôler la pandémie du coronavirus chez les personnes à la rue. La caserne est restée ouverte jusqu’au 31 août 2020. Dominique a travaillé à la caserne des Vernets en tant que volontaire de la Ville durant la période du confinement.

Dans son secteur, les personnes hébergées à la caserne des Vernets étaient des hommes cisgenre, une partie du texte n’est donc pas féminisée.

L’accueil des personnes à la rue : « L’hiver ne dure pas seulement 30 jours ! »

Claude : Habituellement les abris PCi* ouvrent mi-novembre et ferment fin mars. C’est un accueil d’urgence pendant la période d’hiver pour les grands froids. Malheureusement, les gens ne peuvent rester que 30 jours consécutifs, alors que la saison d’hiver dure environ cinq mois. Faute de place et de budget, selon les responsables, il faut que « ça tourne entre les bénéficiaires ».

La Ville de Genève n’est pas du tout explicite vis-à-vis de cette réalité. Dans son rapport annuel, elle certifie qu’elle a pu accueillir plus de 1000 personnes en une saison, mais il faut comprendre que chacune ne bénéficie de ce service que 30 jours, et non durant l’hiver entier. L’accueil peut être prolongé après une pause s’il y a de la place mais, aux moments les plus froid de la saison, c’est souvent complet.

C’est très difficile pour les bénéficiaires de retourner dans le froid après un moment de chaleur, ça renforce leur sentiment d’exclusion et d’insécurité toujours très présent.

Le quotidien d’un abri PCi d’hiver

Claude : En hiver, l’abri PC ouvre de 19h à 8h le lendemain matin. L’entrée est définitive et ne peut se faire que jusqu’à 22h. Les personnes qui sont en retard – ou absentes un soir – perdent leur lit et doivent repasser par les admissions pour être réintégrées, seulement s’il y a de la place. De la même manière, une personne qui sort de la structure après y être entrée, même avant 22h, perd son lit.

Le soir, les gens arrivent, mangent souvent directement leur repas, puis ils déposent leurs affaires à la bagagerie, gardent le petit nécessaire dont ils auront besoin pour la nuit, prennent leur literie qu’ils doivent retirer chaque matin, puis se douchent et vont se coucher. L’extinction des feux est à 22h. Les bénéficiaires doivent faire leur lit tous les soirs et le défaire chaque matin. La place attribuée pour leur séjour doit être vide pendant la journée et aucune affaire n’est laissée dans la chambre. Tout est conservé en bagagerie, au cas où les gens ne reviendraient pas le soir. Le lit peut ainsi être directement attribué à quelqu’un d’autre, mais surtout personne ne s’installe ou ne s’attache au lieu.

« L’air est artificiel, il doit être renouvelé tout le temps. »

Claude : Dans cet abri, les gens sont en moyenne dix à quinze par dortoir, avec parfois des lits superposés. L’air est artificiel. Les employés doivent appuyer sur un bouton pour le renouveler tous les jours. En cas d’oubli, les gens pourraient mourir du manque d’oxygène. D’ailleurs beaucoup de bénéficiaires se plaignent que l’air est très sec et leur pique la gorge.

L’endroit est petit pour 100 personnes et il y a vite beaucoup de bruit. La proximité est trop grande, ce qui crée souvent des tensions, voire des bagarres.

Quand le séjour des bénéficiaires est terminé, ils ont la possibilité de laisser leurs affaires dix jours. Ça leur rend bien service, mais ça reste très peu. Quand quelqu’un doit se débrouiller chaque jour et chaque nuit, c’est effectivement compliqué d’avoir à transporter tous ses sacs, et ça peut mettre en jeu la sécurité des valeurs comme des papiers d’identité. Dans la rue, les gens sont extrêmement sujets au vol.

La caserne des Vernets : du 1er avril au 15 juin 2020

Dominique : Beaucoup de personnes sont venues travailler à la caserne des Vernets : des volontaires employés de la Ville, des personnes qui travaillaient pour le dispositif de nuit avant le Covid, des astreints* de la protection civile puis, quand nous sommes parti.e.s, des pompiers volontaires. Pour soutenir l’équipe des éductateur.trice.s, il y a eu un grand nombre de gens qui venaient de différents services de la Ville de Genève, même des employé.e.s du Grand Théâtre ou du Musée d’Ethnographie de Genève.

Mon premier jour aux Vernets, je m’en rappelle très bien. À mon arrivée, les préoccupations tournaient beaucoup autour du coronavirus. Finalement, il n’y a pas eu d’épidémie au sein de la structure. Peu de personnes ont été malades, à peu près une trentaine de cas en deux mois, pour la plupart peu sévères. Médecin sans Frontières venait régulièrement dépister les cas suspects afin d’éviter une épidémie. Tous les cas contact* étaient testés et certains ont été positifs mais pas forcément malades. Quatre ou cinq professionnel.le.s ont aussi été touchés par le virus.

D’après nos collègues éducateur.trice.s qui travaillaient avant dans les abris PCi, il y a eu des changements très positifs dans l’hébergement aux Vernets. Enfin, dans la mesure où accueillir cinq personnes dans une chambre avec des fenêtres et avec deux mètres minimums d’espace entre les lits, c’est une grande amélioration en comparaison avec un hébergement dans un souterrain. Rien à voir avec les abris PCi qui voient jusqu’à quinze personnes par dortoir. Dans ce sens, l’accueil à la caserne des Vernets a été une avancée : de l’espace et la possibilité pour les gens de laisser leurs affaires et leur literie dans la chambre, et surtout d’en profiter 24h/24h avec un séjour de 3 mois minimum.

Par contre, la nourriture a posé problème aux Vernets. Jusqu’à la fin de la crise, ce sont les astreints qui se sont occupés des repas. Les responsables de cuisine ne comprenaient pas que les personnes hébergées puissent avoir des habitudes alimentaires spécifiques et que le choix des aliments devait être repensé. En plus, pendant les premières semaines, il n’y avait pas assez de quantité. Les responsables de la Ville se sont beaucoup battus à ce propos, sans grand succès.

Après le pic de la crise sanitaire, quand nous, les volontaires et les astreints, sommes parti.e.s, c’est la Migros qui a livré la nourriture. Il semble que ce soit allé mieux parce que la Migros a tout de suite respecté les différentes habitudes alimentaires. En revanche, on m’a dit que les quantités sont restées insuffisantes.

Admissions à la caserne : « il y a une sorte de loterie »

Dominique : Tout le monde venait s’inscrire aux Vernets, car les clubs sociaux* étaient fermés. Certaines personnes étaient redirigées au foyer Franck-Thomas* : principalement des femmes, des personnes de nationalité suisse, des personnes ayant un permis C et des personnes âgées ou malades. Il paraît qu’à un moment, cet été, tous les gens qui étaient à Franck-Thomas avec ces critères spéciaux coronavirus ont dû revenir aux Vernets.

La caserne des Vernets accueillait des hommes, principalement sans permis mais pas toujours, âgés de moins de 60 ans et en « bonne santé ». C’étaient pour beaucoup, des personnes dans un parcours migratoire, parfois en phase d’intégration, mais également des personnes en situation transitoire dont la vie a basculé et qui ont tout perdu, des personnes en marge avec ou non des troubles psychiatriques, et des personnes toxicomanes qui sont venues suite à la fermeture du Quai Neuf et des sleep-in*.

Il n’y avait pas de restriction à l’admission, pas besoin de montrer de papiers. Beaucoup venaient chaque jour demander une place. À un certain moment de la saison, on a dû refuser entre 20 et 50 personnes par jour, faute de place. Le problème étant que les autres structures d’accueil de nuit ont fermé après le début de la crise, notamment les sleep-in, dont la Ville a volontairement refusé le maintien afin de soi-disant garder le contrôle sur la pandémie.

A la caserne, si un bénéficiaire ne dormait pas un soir dans la structure, il perdait automatiquement son lit et devait se représenter aux admissions pour une réintégration. Pareil s’il arrivait en retard. Après 22h, plus personne n’entrait. Des règles parfois difficiles à respecter au quotidien, et surtout parfois incompréhensibles et injustes pour les bénéficiaires qui arrivaient quelques minutes en retard. Les dérogations étant exclues, ce refus pouvait être très difficile à appliquer pour les employé.e.s et cruel, notamment en temps de froid et de pluie. Il existait néanmoins une possibilité d’arrivée tardive exceptionnelle qui devait être demandée minimum 24h à l’avance, ainsi qu’une autre exception régulière pour les gens qui travaillaient, sous réserve de prouver leur engagement. Les nouveaux étaient toujours accueillis prioritairement donc, s’il restait de la place pour des réintégrations et qu’il y a avait du monde en attente, un logiciel choisissait selon des critères d’âge, de santé, de nombre de jours déjà passés au sein de la structure, etc. Les refusés pouvaient retenter leur chance le lendemain. À un moment du printemps, certains mettaient parfois deux semaines à pouvoir revenir.

« Un accueil 24h sur 24h a vraiment changé la vie de certains usagers !»

Dominique : Jusqu’au 15 juin 2020, l’accueil aux Vernets se faisait 24h/24h. Certains des collaborateur.trice.s qui connaissaient des usagers antérieurement m’ont raconté qu’ils voyaient vraiment la différence sur leur santé mentale et physique par rapport à un accueil uniquement de nuit. Avec la possibilité d’avoir un lieu sûr où passer la journée, se révélaient moins de consommation de drogue et d’alcool, de meilleurs moyens pour prendre soin de soi-même au quotidien. Ces personnes pouvaient aussi laver leurs vêtements directement sur place et avoir du thé et du café pendant la journée. Étant donné que tous les autres services sociaux étaient fermés, du travail social pouvait aussi être fait sur place, par exemple pour rediriger et soutenir les personnes dans certaines démarches administratives, d’accès aux prestations et autres. Les bénéficiaires étaient globalement plus entourés.

L’accès aux soins était également favorisé aux Vernets. Il y avait des infirmières sur place une grande partie de la journée. Les gens avaient accès à des soins réguliers. C’était vraiment bienvenu et nécessaire parce que ce n’est pas évident pour la plupart des usagers. À titre d’exemple, il arrive que le 144* demande : « Qui va payer ? ».

Habituellement, la seule possibilité qui s’offre à eux est d’aller à la Camsco*, un service qui ne prend que 30 à 40 personnes par jour. Ce n’est pas suffisant. De plus, c’est fermé le week-end.

Retour à un accueil uniquement de nuit dès le 15 juin 2020

Dominique : Malgré le fait que la plupart des lieux d’accueil de jour comme Le Point d’eau* pour laver ces vêtements ou d’accès à d’autres prestations n’aient pas encore rouverts, la Ville à décider très rapidement de couper le budget à la sortie du confinement et de passer à un accueil uniquement de nuit. Les employé.e.s ont eu à peine deux semaines pour organiser un nouveau fonctionnement professionnel et personnel.

Beaucoup de prestations ont dû de fait être abandonnées, comme le service de buanderie et celui des soins. Des infirmières sont restées présentes mais seulement l’après-midi, pour les admissions.

L’annonce du changement aux bénéficiaires a été bien entendu mal reçue. Certains sont même venus proposer des solutions : « Si c’est un problème d’argent, pourquoi on n’organiserait pas une activité rémunératrice pour autofinancer une partie du logement ? »

L’ouverture à 19h45 laissait peu de temps aux gens pour profiter d’un espace. Le repas était servi jusqu’à 21h30, l’extinction des feux se faisait à 22h. A peine deux heures pour arriver, manger, déposer leurs affaires, se doucher, se préparer et aller se coucher.

Et retour à un accueil limité dans le temps

Dominique : En même temps que ce retour au service de nuit, l’accueil est repassé de trois mois à 30 jours maximum. Ils ont dû également se préparer à vider 150 places pour la fin août, parce que la caserne allait fermer et que le retour aux abris PCi, en respectant les normes coronavirus, obligeait à réduire le nombre de places, avec 50 à la PCi de Richmond, et 50 à la PCi des Vollandes.

Par la suite, un ancien collègue m’a expliqué que mi-juillet, quand les premiers bénéficiaires – environ une soixantaine – sont arrivés au bout de leurs 30 jours, il était compliqué pour des raisons logistiques de faire sortir tout le monde en même temps. Ils ont donc décidé d’échelonner les départs sur deux semaines. Le nom des personnes devant quitter les Vernets n’a malheureusement été communiqué qu’à la dernière minute. Les éducateur.trice.s ont donc dû annoncer leur départ seulement un jour à l’avance à certains usagers, très surpris ; ce qui a été très difficile d’un côté comme de l’autre, instaurant un climat de tension pour les bénéficiaires, comme les employés. D’autant qu’aucune autre structure de nuit n’avait rouvert à ce moment-là, et que les gens n’avaient pas d’autre solution que de retourner à la rue. Dans le foyer de Franck-Thomas, des femmes ont aussi été concernées par cette fin de séjour précaire.

Après quatre jours de pause, les bénéficiaires pouvaient demander une réintégration de dix jours. Beaucoup d’entre eux demandaient pourquoi ils se voyaient forcés de quitter l’abri plusieurs jours et de rester dans la rue, sachant qu’il y avait des places libres. Les employés avaient de la peine à justifier une telle règle imposée par leur hiérarchie. C’est seulement quand une personne extérieure a demandé des explications au service social et aux politiques que cette règle a fini par sauter, démontrant nettement que la hiérarchie ne prenait en compte ni l’avis des employé.e.s ni celui des usagers et ne venait d’ailleurs pas sur le terrain prendre connaissance de la situation réelle.

Les corolaires d’une méga-structure : règles, restrictions, violences et exclusions

Dominique : À la caserne, beaucoup de gens se faisaient exclure de l’hébergement, principalement pour des problèmes de violences ou pour non-respect des règles. Les sanctions étaient appliquées parfois différemment, selon la sensibilité des employé.e.s. Parfois, certain.e.s collègues appliquaient le règlement de façon très stricte ou sans réfléchir, ce qui pouvait accentuer la dureté et la violence des règles, tandis que d’autres étaient plus laxistes. De même, le manque de clarté vis-à-vis du règlement, qui changeait souvent, a malheureusement créé des situations d’injustice parfois lourdes pour les bénéficiaires.

Les exclusions étaient surtout liées à la violence. Il est clair que les gens violents ne pouvaient tout simplement pas rester, ni parfois revenir dans le dispositif. Le problème étant que, si une personne est exclue ou inadaptée pour un lieu, ça ne veut pas dire qu’elle ne peut pas trouver refuge ailleurs. C’est un vrai problème quand il n’existe qu’un ou très peu de lieux d’accueil comme c’est le cas actuellement à Genève. La Ville n’a pas pris cela en considération en forçant l’ouverture d’une unique structure et s’est même tiré une balle dans le pied.

Par exemple, la police amenait très souvent une personne « à problème », qui « crée du désordre » sur la voie publique. Si cette personne est déjà exclue, elle ne pourra pas intégrer la structure, mais la police insiste pour qu’elle rentre car ils ne savent pas où la rediriger. Il y a aussi des cas psychiatriques aigus, des personnes en décompensation ou en crise de psychose qui peuvent parfois proférer des menaces de violences ou de mort envers elles-mêmes ou envers les autres, sans forcément passer à l’action. Dans l’intervalle, on ne les prend pas en charge, alors qu’elles se trouvent exclues de la plupart des structures, et dans une grande précarité. En effet, peu d’institutions publiques – et privées – ont la fonction ou la capacité institutionnelle de prendre en charge ces personnes, et il n’y a donc pas de solution.

En travaillant là, il devient vite très clair qu’il n’est pas pertinent, de prévoir seulement une structure d’accueil regroupant des centaines de personnes. Pour des questions simples d’organisation et de force, plus il y a de personnes, plus il y a de règles. Il y a tellement de personnes différentes, de profils différents, de critères différents, qu’il est nécessaire de poser un cadre pour que tout le monde cohabite. Mais plus il y a de restrictions, plus on s’éloigne du fait que les gens ont une vie à eux, que ce sont des êtres humains. La pluralité des structures permettrait d’offrir un accueil qui répondrait aux différents besoins des usagers et des usagères et aux différentes compétences des employé-e-s, face à la vie en général mais aussi aux exclusions et à la violence.

Angle mort : « L’État ne propose pas de solution aux mineurs non accompagnés !»

Dominique : L’accueil d’hébergement d’urgence proposé par la Ville de Genève est réservé aux adultes. Cependant, il n’existe aucune prise en charge immédiate des 15 à 18 ans. La politique d’État estime que ces jeunes ont suffisamment d’expérience de vie précaire pour se débrouiller tout seuls ! Ainsi, aux Vernets, quand un jeune se présentait, nous devions formellement appeler l’UMUS*, mais ils n’avaient jamais de solution pour lui. Sa seule option est de se présenter le jeudi après-midi au SPMI*, afin de s’inscrire pour suivre un programme qui, après détermination de son âge, lui permettrait d’être pris en charge. Ce programme prend parfois de longues semaines voire plusieurs mois avant de commencer. Pendant ce temps, le jeune reste à la rue à attendre. Une réalité absolument choquante, inhumaine. Ce service du SPMI a même fini par être gelé dans le courant du printemps suite à des problèmes internes. La situation des mineurs à Genève est grave et préoccupante, l’UMUS n’avait parfois aucune solution non plus pour les moins de quinze ans. Des enfants qui se sont présentés au portail des Vernets, il y en a eu des dizaines. Une violence inouïe de n’avoir aucune solution pour eux.

* Le collectif réquisitions solidaires avait occupé un immeuble de l’hospice général, dans l’espoir d’y loger des personnes sans logement durant la première vague du COVID-19 du printemps 2020. Les négociations furent difficiles et le projet abandonné car rendu impossible.

Glossaire

Abris Pci : depuis les années 60, une particularité du système de la protection civile en Suisse a été la création de places pour tous les habitants dans des abris antiatomiques, la Confédération prenant très au sérieux le risque d’une catastrophe nucléaire durant la Guerre froide. Certains de ces abris sont aujourd’hui régulièrement utilisés pour loger des personnes sans-abri ou des personnes en exil.

Astreints : personnes dans l’obligation de servir l’État suisse, voir la protection civile*.

Camsco : Consultation ambulatoire mobile de soins communautaires de l’hôpital public de Genève, un centre de soin pour les personnes sans assurance maladie, soit principalement des personnes sans droits.

Cas « contact » : individu qui a été en contact avec une personne positive au Covid-19 dans un temps prolongé.

Caserne des Vernets : ancienne caserne militaire et propriété de l’État de Genève, elle a été mise à disposition de la Ville de Genève durant la crise COVID-19 pour centraliser l’accueil des personnes sans domicile sur le canton. Toutes les autres structures ont dû fermer. À la place de la caserne, le canton de Genève prévoit un grand projet immobilier, pour un savoir plus : renverse.co

Club sociaux : structures de la Ville de Genève offrant un accueil de jour et des repas chauds aux personnes vivant en situation précaire.

Foyer Franck-Thomas : Centre d’hébergement d’urgence pour les personnes sans domicile.

Point-d’eau : un espace d’hygiène et de santé gratuit.

Protection civile : un corps organisé par la Confédération suisse dont le but est l’assistance à la population en cas d’événements dommageables ou de catastrophes. Depuis 2004, le recrutement est effectué en commun pour l’armée et la protection civile. Lorsque un citoyen n’est pas astreint à l’armée, il doit payer une taxe militaire équivalente à 3% de son salaire annuel, mais au moins 400 CHF par an. Être astreint à la protection civile permet de diminuer cette taxe.

Quai 9 : Lieu d’accueil et de consommation destinés aux usagers et usagères de drogues, proposé par Première Ligne (association genevoise de réduction de risques liés aux drogues).

Sleep-in : Mise en place par le CausE (Collectif d’association pour l’urgence sociale), le dispositif de nuit comportait 6 sleep-in différents, accueillant plus d’une centaine de personnes, durant l’année 2019.

SPMI : Service de protection des mineurs, un service sensé notamment prendre en charge les mineurs non accompagnés, soit des enfants ou des adolescents en exil.

UMUS : Unité mobile d’urgences sociales, composés d’infirmiers et de travailleurs sociaux, intervient dans des situations liées majoritairement à la violence et à la précarité.

Incendie du foyer des Tattes – il y a six ans déjà…

Incendie du foyer des Tattes – il y a six ans déjà…

Il y a six ans déjà, dans la nuit du 16 au 17 novembre 2014, un incendie se déclarait au foyer des Tattes, le plus grand lieu d’hébergement pour requérant.e.s d’asile de Suisse. Dans cet incendie, Fikre Seghid, un Érythréen de 29 ans, trouvait la mort par intoxication et des dizaines d’habitant.e.s étaient gravement blessé.e.s.  

Lors de l’incendie, des personnes prises au piège ont été contraintes de sauter par les fenêtres des bâtiments. Lorsque ensuite ces personnes se sont retrouvées hospitalisées, ni l’Etat ni l’Hospice général ne se sont souciés d’elles. Certaines sont même sorties de l’hôpital sans chaussures… la totalité de leurs affaires ayant été perdues dans le bâtiment incendié. Dans les semaines qui ont suivi, la police genevoises s’est acharnée sur les victimes, en les incarcérant et en cherchant à les expulser. Nous joignons à ce texte une version imprimable d’une brochure de témoignages recueillis auprès des victimes de l’incendie que nous avions distribuée lors de la manifestation commémorant les 5 ans de ce tragique événement en 2019 et qui raconte ce qu’elles ont subi. Le livre, Les Tattes incendie et autres cauchemars, comprenant ces témoignages sera également bientôt disponible dans certaines bibliothèques municipales et petites librairies afin qu’ils soient diffusés plus largement à Genève.

La justice genevoise déclarait à l’hiver 2014 qu’une enquête était ouverte pour faire « toute la lumière » sur ce drame. L’année dernière, sous la pression de collectifs solidaires des victimes, le Ministère public affirmait que «  l’enquête [était] à bout touchant » et que « la procureure [rendrait] son avis de prochaine clôture de l’instruction avant la fin de l’année ». (Le Courrier, 14 novembre 2019). Où en est-on aujourd’hui ? Aux dernières nouvelles, on attend toujours… Et toujours pas la moindre reconnaissance ni indemnisation alors que la responsabilité de l’Hospice général et de l’Etat dans ce drame a été pourtant largement démontrée.

Après tant d’années d’injustice, il est permis de se demander ce qu’on peut encore attendre d’un système politique et judiciaire qui affiche un tel mépris pour les victimes. Nombre de ces dernières souffrent encore des séquelles de l’incendie. Certaines, écoeurées, ne veulent plus s’exprimer sur le sujet, estimant que tout a été dit. Lorsqu’il s’agit de la vie de jeunes personnes étrangères, l’appareil judiciaire semble adopter une lenteur cynique qui détonne avec l’empressement dont il fait preuve lorsqu’il s’agit de criminaliser, d’enfermer ou d’expulser des personnes dont le seul délit est d’avoir cherché refuge en Suisse.

Cet incendie et le traitement méprisant réservé à ses victimes par les autorités genevoises et leur institution de service social, l’Hospice général, sont un symbole tragique de la violence systémique qui s’abat sur les personnes à qui la Suisse refuse l’asile. A l’heure où le mouvement Black Lives Matter secoue les Etats-Unis et trouve un large écho en Europe, est-il nécessaire de rappeler que cette violence, qu’elle soit étatique ou sous-traitée à des entreprises de sécurité privées, s’abat systématiquement sur des personnes racisées ?

Ce type de drame mortel est le symptôme aigu d’une politique de rejet et d’exclusion. En 2010, six ans avant l’incendie, Joseph Ndukaku Chiakwa, un requérant d’asile nigérian, décédait ligoté sur le tarmac de l’aéroport de Kloten lors de son expulsion. En 2017 à Lausanne , trois ans après l’incendie, Lamine Fatty, un requérant d’asile Gambien, mourrait dans une cellule de la Blécherette sous les yeux de la police, après avoir été arrêté « par erreur ». En 2018, à Genève, Ali Reza, un requérant d’asile afghan de 18 ans, se donnait la mort dans le foyer de l’Étoile où il résidait, après avoir été tabassé par des agents de sécurité. En 2014, les personnes requérant.e.s d’asile étaient logées dans des foyers surpeuplés, insalubres et insécures. En 2020, elles sont soumises à des conditions de vie quasi carcérales à l’intérieur de centre fédéraux. Dans les deux cas, elles subissent la ségrégation sociale et spatiale et le harcèlement des polices, qu’elles soient publiques ou privées. Alors que la construction du centre fédéral de Gd-Saconnex démarre, les récits des violences vécues dans les centres fédéraux déjà existants en Suisse affluent. Ce bâtiment de haine ne doit pas voir le jour à Genève.

..,    Pour rendre politiquement justice aux victimes de l’incendie des Tattes ainsi qu’à toutes les victimes des violences racistes que charrie la politique migratoire suisse, la priorité est de transformer radicalement ce système d’ « asile » inhumain, pour reconnaître à chacun.e le droit de vivre où elle/il le veut, ou, de façon plus réaliste dans un monde encore soumis aux pillages et à la violence capitalistes, où elle/il le peut.
En attendant, nous continuons d’exiger que les autorités genevoises reconnaissent leur responsabilité dans ce drame et indemnisent les victimes.

Justice et dignité pour tou.te.s !
Ce système doit tomber, il a déjà fait trop de morts.

Le Silure, 16 novembre 2020

 

 

Retrouvez ci-dessous le recueil de témoignages de victimes de l’incendie des Tattes, Paroles en Exil, Incendie et autres cauchemars.

Programme d’activités : Novembre 2020

À vos agendas ! Au programme, une nouvelle assemblée publique, des projections, une expo pour fêter les 25 ans de l’émeute contre le défilé militaire et toujours les activités régulières.

 

Mardi 3 novembre – 19h @ Buvette de l’îlot13 – Projection du documentaire « L’assassinat de Félix Moumié : L’Afrique sous contrôle », (CH, 2005, 53’) de Frank Garbely.

 

L’été dernier, le Silure a proposé plusieurs films sur le racisme et le néocolonialisme afin de poursuivre les discussions suscitées localement par le meurtre de George Floyd et la manifestation Black lives matter du 9 juin à Genève. Ce film sur l’assassinat de l’opposant camerounais Félix Moumié s’inscrit dans la même démarche. Le cas du Cameroun est intéressant car il est lié à notre ville, Genève. Le film de Frank Garbely montre comment elle est le terrain de jeu d’espions français qui n’hésitent pas à recourir aux meurtres pour préserver leurs colonies, avec la bénédiction de la justice genevoise. En 2019, des membres de la diaspora camerounaise étaient réprimés par la police genevoise lorsqu’ils manifestaient contre « leur » président Paul Biya alors que celui-ci prenait ses quartiers à l’hôtel Intercontinental. Signe d’un passé qui ne passe pas ?

Le 3 novembre 1960, le leader de l’opposition camerounaise, Félix Moumié, est empoisonné à Genève par un agent des services secrets français. Activiste politique, ce célèbre combattant de l’indépendance, s’était élevé dans les années 1950, contre la puissance coloniale française et son influence en Afrique. Cette période fut justement marquée par une répression féroce des mouvements indépendantistes, dans un contexte de lutte anticommuniste. Le film explore les aspects les plus sombres de la présence française au Cameroun et accompagne Marthe Moumié dans sa tentative pour faire connaître la vérité sur l’assassinat de son mari et obtenir sa réhabilitation. (présentation du producteur)

 

Vendredi 6 novembre – 18h30 (accueil) / 19h (début) @ Silure Assemblée publique du Silure vol. II.

Deuxième assemblée de luttes après une première édition enthousiasmante en octobre (voir plus haut). Si vous n’étiez pas à la première merci de venir à 18h30 pour le moment d’accueil.
Vendredi 13 novembre – 19h @ Silure

 

Projection du documentaire « The Lab » (Israël, 2013, 60’) de Yotman Feldman (en collaboration avec BDS-Genève).

 « The Lab » (Le Laboratoire) explore l’industrie militaire israélienne et expose les raisons de son succès. Comment est-ce qu’Israël, un petit pays avec une population de 8,8 millions d’habitant-e-s, est devenu le 8e plus grand pays exportateur d’armes dans le monde ? Quelles sont les clés de ce succès ? Si Israël vend des armes sophistiquées, Israël vend avant tout son savoir-faire, son expertise en stratégie et en théorie militaires. Le film démontre comment des compagnies israéliennes ont accumulé des profits gigantesques grâce à leur « laboratoire » à Gaza, en Cisjordanie ou au sud Liban. Des laboratoires dans lesquelles les chefs militaires peuvent tester de nouvelles armes et des stratégies militaires sur plus de quatre millions de Palestinien-ne-s, cibles ou cobayes. Le réalisateur soulève également le problème des pays, dont la Suisse, qui critiquent le « record » de violations des droits humains commis par Israël, tout en n’hésitant pas à acheter ses nouvelles armes. (résumé par BDS-Genève)

 

Mardi 17 novembre – 19h @ Buvette de l’îlot13. Projection du documentaire « Le temps des ouvriers » de Stan Neumann (France, 2020) épisode 3/4 « Le temps à la chaîne, 1914 – 1939 » (en collaboration avec la CUAE).

« Le temps des ouvriers » est un documentaire produit par Arte en quatre épisodes, il retrace l’histoire de la classe ouvrière qui, depuis le début du XVIIIe siècle à notre jour, a été un des moteurs essentiels de la transformation sociale dans l’histoire des pays d’Europe.
Ce cycle de projections permettra de mieux comprendre les enjeux relatifs aux luttes ouvrières, leurs succès, leurs échecs, ainsi que les avancées sociales que nous leur devons. Il représente également un outil important permettant de mieux appréhender certaines problématiques socioéconomiques contemporaines.

Nous avons décidé de lui faire honneur en le diffusant dans quatre espaces qui œuvrent, à leur manière, à l’amélioration de la société ainsi qu’à l’amélioration des conditions matérielles de la population. (présentation CUAE, pour le programme des trois autres projections au Nadir, à la Makhno allez voir sur cuae.ch. Le dernier épisode sera projeté au Silure en décembre.)

 

Vendredi 20 novembre – heure à confirmer @ Maison du quartier de la Jonction (MQJ). Table ronde regards croisés « Restrictions des libertés dans l’espace public ».

 La Maison de quartier de la jonction (MQJ) organise une série d’événements en novembre autour de la question de l’espace public. Il s’agit de questionner la différence d’accès à celui-ci et la répression de l’Etat.
Cette réflexion provient des tracasseries imposées par la police lors de l’édition 2019 de la traditionnelle parade populaire du « père fouettard ». La prochaine aura lieu le 4 décembre 2020.
Le 20 novembre 2020, le Silure animera en particulier une table ronde sur le thème « restrictions des libertés dans l’espace public » avec la MQJ et des membres des Brigades de solidarités populaires (BSP) qui ont effectué des distributions de nourriture durant le confinement. Il s’agit d’échanger sur différentes expériences de ré-appropriation populaire de l’espace public et les obstacles imposés par les pouvoirs publics.
Le programme complet pourra être consulté sur mqj.ch.

 

Samedi 21 novembre – 18h30 @ Silure Vernissage de l’exposition « Prescriptions. Un regard sur l’émeute contre le défilé militaire du 21 novembre 1995 à Genève.

“Ils se sont mis à marcher vite, de manière très décidée, comme si rien ne pouvait les arrêter. D’une atmosphère bon enfant au début, ils se sont retrouvés tout à coup complètement à leur aise, et se sont mis à agir comme si la police n’était plus là.”

Décidés, résolus, convaincus, tous les témoins insistent sur la détermination des manifestants, du moins celle des 150 ou 200 personnes qui ont participé aux violences. Barrage policier enfoncé, cocktail Molotov, voiture de l’armée incendiée, vitrines de banques et de magasins défoncés, puis feux de joie pour bloquer la circulation à certains carrefours, les actions ont duré tout l’après midi.

L’Hebdo 30 novembre 1995 ; 25 ans du contre défilé militaire

Pour l’exposition du Silure, seront présentés les articles de presse de l’époque ainsi que de nombreuses photos de l’évenements. Ce moment sera aussi l’occasion de vernir le premier opus de la collection Prescriptions, qui réunit des photos, articles et témoignages de différents moments insurrectionnels à Genève.

 

Activités régulières

Cantines: Tous les vendredis et samedis de 12h à 14h dans le respect des mesures sanitaires.

Bibliothèque-infokiosque au Silure: Les permanences biblio hebdomadaires ont lieu tous les vendredis de 17h à 20h. Ces permanences servent à emprunter des livres, chiner dans la collection, amener de la distro ou juste discuter autour d’un verre. Le catalogue est toujours accessible en ligne. Il n’est bien sûr pas exhaustif, mais ça donne un aperçu d’une partie de la collection. Vous pouvez y accéder en cliquant sur le texte ci-dessous.

Bibliothèque-infokiosque à la buvette de l’Ilôt13: Tous les mardis de 16h à 20h.

Permanence juridique du Silure (PJS): Les permanences juridiques ont lieu tous les samedis de 10h30 à 12h30 dans le respect des mesures sanitaires.

L’ hypothèse autonome de Julien Allavena. Podcast de la présentation publique.

L’ hypothèse autonome de Julien Allavena. Podcast de la présentation publique.

L’équipe de Libradio a fait un podcast de la venue au Silure de Julien Allavena le 26 septembre dernier, merci à elles et eux !

« Des émeutes aux ZAD, le siècle qui s’ouvre est marqué par la percée d’une sensibilité politique où se mêlent organisation horizontale, méfiance vis-à-vis des mécanismes de domination internes aux mouvements sociaux, occupation et mise en réseau d’espaces alternatifs, recherche d’une certaine clandestinité ou encore approche amorale et pragmatique de la violence déprédative. »

Suivi des luttes : Novembre 2020

Suivi des luttes : Novembre 2020

Quelques informations sur l’actualité des luttes à Genève et ailleurs.

 

#RetourManif3octobreGrandSac

Comme vous le savez peut-être, l’Etat souhaite construire un centre fédéral de renvoi au Grand-Saconnex (GE), une pièce de plus dans la gestion carcérale de l’immigration. Des rassemblements avaient eu lieu à plusieurs reprises ces dernières années mais ce 3 octobre c’était la première fois qu’une manifestation avait lieu au centre-ville de Genève. La manif a ratissé large et elle a permis d’accueillir des camarades du Migrant Solidarity Network, un groupe qui s’est justement formé à l’intérieur des centres fédéraux existant déjà en Suisse alémanique. Compte-rendu avec photos et vidéo ci-dessous.
https://renverse.co/infos-locales/article/pas-d-accueil-carceral-ni-au-grand-saconnex-ni-ailleurs-2777 (9.10.20)

#ManifMike31octobre

Mike Ben Peter est mort entre les mains de la police le 28 janvier 2018, après avoir été violenté et maintenu pendant plusieurs minutes en position de placage ventral. Les policiers responsables sont toujours en service. Le Silure soutient l’appel à manifester le samedi 31 octobre prochain pour exiger justice pour Mike et contre les violences policières ainsi que les revendications portées par cette mobilisation :
1) La suspension immédiate des six policiers impliqués dans l’arrestation et la mort de Mike.
2) La mise en place d’une instance indépendante de dépôt de plaintes contre les abus policiers et de surveillance des pratiques policières.
3) L’interdiction immédiate de la pratique dangereuse du « plaquage ventral », et de toute autre pratique dangereuse ou humiliante en Suisse.
4) La distribution systématique de reçus lors de chaque contrôle de police.
Nous organisons un bus au départ de Genève à 13h (retour à 20h), 10 chf par personne. Vous pouvez vous inscrire par mail ou pendant les permanences bibliothèques (vendredi 17h-20h).
Rdv samedi 31 octobre à 16h, Place de l’Europe, 1003 Lausanne

 

#Retour1èreassemblée

Le 9 octobre dernier une quarantaine de personnes étaient présentes lors de la première assemblée du Silure. C’était l’occasion de présenter le collectif Le Silure, comment il fonctionne, les luttes dans lesquelles il est impliqué ainsi que les différentes activités rejoignables (cantine, bibliothèque, permanence juridique, témoignage, lectures et formation).
Mais c’était surtout l’occasion de discuter de ce que pouvait devenir cette assemblée. Celle-ci est née d’un désir d’être plus nombreu.x.ses à faire de la politique ensemble, à réfléchir et à mettre en oeuvre les orientations du Silure. Mais elle a vocation à être construite avec et par les personnes qui la constituent. Cette construction n’est qu’à son début, rejoignez nous !
L’Assemblée est ouverte à toutes les personnes qui se reconnaissent dans les buts et moyens du Silure.
La prochaine aura lieu le vendredi 6 novembre 2020 au Silure, accueil à 18h30 (pour les nouvelles personnes) et début à 19h00, suivie d’un repas.

#CitéLéopardEnLutte

Comment mentionné le mois dernier, la lutte pour un relogement des locataires de la Cité Léopard commence à porter ses fruits. Un deal a été fait avec le propriétaire : Depuis le 8 octobre, des permanences sont organisées chaque jeudi dans un appartement de la rue de la Fontenette avec le médiateur qu’il a engagé, les locataires et les soutiens afin de trouver un relogement adapté à chaque situation. Les ex-locataires de la Cité Léopard qui l’avaient quitté précipitamment à cause des coups de pression de la régie entre l’hiver dernier et le mois de juillet y sont aussi les bienvenus tant leur départ (à l’autre bouzt du canton, en Haute-savoie, etc) n’était pas un “choix” mais le résultat de la politique de la terre brûlée pratiquée par la régie. Cette lutte revêt d’après nous un caractère exemplaire, elle a permis de montrer qu’avec une solidarité de base, il était possible de “retourner” le coût de la crise du logement sur le propriétaire plutôt que sur les locataires. La prochaine assemblée aura lieu sur place le lundi 2 novembre à 18h30 (accueil dès 18h) et une grande fête aura lieu le mardi 15 décembre.

#RetourProcèsMalagnou2018

Vendredi 9 octobre s’est tenue l’audience des 6 personnes ayant fait opposition aux ordonnances pénales reçues suite à la conférence de presse donnée en mars 2018 par les habitantEs de la maison collective de Malagnou et leurs soutiens devant les bureaux du conseiller d’Etat Serge Dal Busco (PDC). Durant l’audience, il a notamment été constaté que le dossier d’accusation avait été constitué de manière farfelue plus de 16 mois après les faits afin d’entrer dans les clous de la loi sur les manifestations concoctée en 2011 par Olivier Jornot. Les prévenuEs se sont donc vuEs attribuer diverses infractions de manière aléatoire : refus d’obtempérer aux ordres de la police dans le cadre d’une manifestation, utilisation de matériel destiné à dissimuler son identité lors d’une manifestation (quelques masques en papier à l’effigie de Dal Busco) ou encore port d’arme (un multi-outil). Le rendu dudit procès est pour lors différé à une prochaine audience… La justice dans son impartialité tranchera t’elle en faveur de la liberté d’expression d’une opinion politique ou de l’ordre public ? Le suspens demeure…

#Grèvefonctionpublique29octobre

Les travailleuses et travailleurs de la fonction publique genevoise (écoles, hôpital, université, etc.) se mobilisent en ce moment pour refuser les mesures de restriction salariale qu’entend leur imposer le gouvernement. Pour protester contre quatre mesures (diminution linéraire des salaires, suppression des annuités, diminution de la part de l’employeur dans les cotisations retraite, suppression de l’indexation à l’inflation), les fonctionnaires ont voté deux préavis de grève dont le premier a été mis a exécution le 15 octobre dernier avec un beau succès (6000 personnes à la manif). Le second arrêt de travail aura lieu le jeudi 29 octobre. Alors que les dégâts du néolibéralisme sont toujours plus spectaculaires, le gouvernement genevois semble vouloir poursuivre dans cette voie sans issue, car ce que doivent payer aujourd’hui les travailleuses et travailleurs de la fonction publique ce sont les cadeaux fiscaux récemment consentis aux grandes entreprises. Dans ce contexte, la lutte des fonctionnaires mérite tout notre soutien !

#Renduprocèsmainsrouges2018

Pendant la marche pour le climat du 13 octobre 2018, de nombreuses personnes avaient peinturluré la façade du Credit Suisse de la place Bel-air avec des mains rouges. Nicolas a été le seul à avoir été poursuivi, mais la justice a choisi de l’acquitter en deuxième instance en invoquant l’état de nécessité. Avec ou sans l’aval de la justice, une vérité demeure : les banques financent la destruction de l’environnement.

#PodcastLHypothèseAutonome

L’équipe de Libradio a fait un podcast de la venue au Silure de Julien Allavena le 26 septembre dernier, merci à elles et eux !
https://www.youtube.com/watch?v=alk0ySGEcEI

#BâleAntifasciste

A Bâle, la manifestation antifasciste réussie du 24 novembre 2018 contre les néonazis du PNOS a conduit à de nombreux procès avec des condamnations à de la prison ferme à la clé, et plusieurs procès sont encore à venir. Une manifestation de solidarité est convoquée pour le samedi 28 novembre. Solidarité !
https://barrikade.info/article/3924 (9.10.20, en allemand)
https://renverse.co/infos-locales/article/manifestation-antifasciste-a-bale-2783 (10.10.20)

#ProcèsEffyBerne

L’automne est décidemment la saison des procès puisque le 9 novembre prochain début le procès des ex-habitants du squat Effy29 de Berne, évacué par la force en 2017. Solidarité (bis) !
https://barrikade.info/article/3919 (8.10.20, en allemand)