Durant la crise sanitaire du printemps 2020, et les mois qui suivirent, l’accueil d’urgence pour les personnes en précarité paraissait une préoccupation importante de la Ville de Genève. Une urgence étrangement nouvelle semblait nécessaire : mettre à l’abri les quelques centaines de personnes à la rue afin de contrôler la pandémie.
Témoignages récoltés durant l’été 2020
Le collectif Réquisitions solidaires* et le groupe Témoignage du Silure ont voulu explorer, à travers ces deux témoignages, ce qu’est l’accueil d’urgence à Genève. Claude et Dominique y ont travaillé dans deux contextes différents : avant et pendant la crise du COVID-19.
Claude a travaillé un hiver dans les abris PCi de la Ville de Genève et raconte donc les conditions ordinaires d’hébergement d’urgence à Genève durant l’hiver.
L’hiver 2019-2020, les abris devaient fermer au mois de mars 2020, comme chaque année. Puis la Ville de Genève a décidé de continuer à proposer un accueil d’urgence pour les personnes sans domicile dans l’ancienne caserne militaire des Vernets* récemment vidée, pour pouvoir contrôler la pandémie du coronavirus chez les personnes à la rue. La caserne est restée ouverte jusqu’au 31 août 2020. Dominique a travaillé à la caserne des Vernets en tant que volontaire de la Ville durant la période du confinement.
Dans son secteur, les personnes hébergées à la caserne des Vernets étaient des hommes cisgenre, une partie du texte n’est donc pas féminisée.
L’accueil des personnes à la rue : « L’hiver ne dure pas seulement 30 jours ! »
Claude : Habituellement les abris PCi* ouvrent mi-novembre et ferment fin mars. C’est un accueil d’urgence pendant la période d’hiver pour les grands froids. Malheureusement, les gens ne peuvent rester que 30 jours consécutifs, alors que la saison d’hiver dure environ cinq mois. Faute de place et de budget, selon les responsables, il faut que « ça tourne entre les bénéficiaires ».
La Ville de Genève n’est pas du tout explicite vis-à-vis de cette réalité. Dans son rapport annuel, elle certifie qu’elle a pu accueillir plus de 1000 personnes en une saison, mais il faut comprendre que chacune ne bénéficie de ce service que 30 jours, et non durant l’hiver entier. L’accueil peut être prolongé après une pause s’il y a de la place mais, aux moments les plus froid de la saison, c’est souvent complet.
C’est très difficile pour les bénéficiaires de retourner dans le froid après un moment de chaleur, ça renforce leur sentiment d’exclusion et d’insécurité toujours très présent.
Le quotidien d’un abri PCi d’hiver
Claude : En hiver, l’abri PC ouvre de 19h à 8h le lendemain matin. L’entrée est définitive et ne peut se faire que jusqu’à 22h. Les personnes qui sont en retard – ou absentes un soir – perdent leur lit et doivent repasser par les admissions pour être réintégrées, seulement s’il y a de la place. De la même manière, une personne qui sort de la structure après y être entrée, même avant 22h, perd son lit.
Le soir, les gens arrivent, mangent souvent directement leur repas, puis ils déposent leurs affaires à la bagagerie, gardent le petit nécessaire dont ils auront besoin pour la nuit, prennent leur literie qu’ils doivent retirer chaque matin, puis se douchent et vont se coucher. L’extinction des feux est à 22h. Les bénéficiaires doivent faire leur lit tous les soirs et le défaire chaque matin. La place attribuée pour leur séjour doit être vide pendant la journée et aucune affaire n’est laissée dans la chambre. Tout est conservé en bagagerie, au cas où les gens ne reviendraient pas le soir. Le lit peut ainsi être directement attribué à quelqu’un d’autre, mais surtout personne ne s’installe ou ne s’attache au lieu.
« L’air est artificiel, il doit être renouvelé tout le temps. »
Claude : Dans cet abri, les gens sont en moyenne dix à quinze par dortoir, avec parfois des lits superposés. L’air est artificiel. Les employés doivent appuyer sur un bouton pour le renouveler tous les jours. En cas d’oubli, les gens pourraient mourir du manque d’oxygène. D’ailleurs beaucoup de bénéficiaires se plaignent que l’air est très sec et leur pique la gorge.
L’endroit est petit pour 100 personnes et il y a vite beaucoup de bruit. La proximité est trop grande, ce qui crée souvent des tensions, voire des bagarres.
Quand le séjour des bénéficiaires est terminé, ils ont la possibilité de laisser leurs affaires dix jours. Ça leur rend bien service, mais ça reste très peu. Quand quelqu’un doit se débrouiller chaque jour et chaque nuit, c’est effectivement compliqué d’avoir à transporter tous ses sacs, et ça peut mettre en jeu la sécurité des valeurs comme des papiers d’identité. Dans la rue, les gens sont extrêmement sujets au vol.
La caserne des Vernets : du 1er avril au 15 juin 2020
Dominique : Beaucoup de personnes sont venues travailler à la caserne des Vernets : des volontaires employés de la Ville, des personnes qui travaillaient pour le dispositif de nuit avant le Covid, des astreints* de la protection civile puis, quand nous sommes parti.e.s, des pompiers volontaires. Pour soutenir l’équipe des éductateur.trice.s, il y a eu un grand nombre de gens qui venaient de différents services de la Ville de Genève, même des employé.e.s du Grand Théâtre ou du Musée d’Ethnographie de Genève.
Mon premier jour aux Vernets, je m’en rappelle très bien. À mon arrivée, les préoccupations tournaient beaucoup autour du coronavirus. Finalement, il n’y a pas eu d’épidémie au sein de la structure. Peu de personnes ont été malades, à peu près une trentaine de cas en deux mois, pour la plupart peu sévères. Médecin sans Frontières venait régulièrement dépister les cas suspects afin d’éviter une épidémie. Tous les cas contact* étaient testés et certains ont été positifs mais pas forcément malades. Quatre ou cinq professionnel.le.s ont aussi été touchés par le virus.
D’après nos collègues éducateur.trice.s qui travaillaient avant dans les abris PCi, il y a eu des changements très positifs dans l’hébergement aux Vernets. Enfin, dans la mesure où accueillir cinq personnes dans une chambre avec des fenêtres et avec deux mètres minimums d’espace entre les lits, c’est une grande amélioration en comparaison avec un hébergement dans un souterrain. Rien à voir avec les abris PCi qui voient jusqu’à quinze personnes par dortoir. Dans ce sens, l’accueil à la caserne des Vernets a été une avancée : de l’espace et la possibilité pour les gens de laisser leurs affaires et leur literie dans la chambre, et surtout d’en profiter 24h/24h avec un séjour de 3 mois minimum.
Par contre, la nourriture a posé problème aux Vernets. Jusqu’à la fin de la crise, ce sont les astreints qui se sont occupés des repas. Les responsables de cuisine ne comprenaient pas que les personnes hébergées puissent avoir des habitudes alimentaires spécifiques et que le choix des aliments devait être repensé. En plus, pendant les premières semaines, il n’y avait pas assez de quantité. Les responsables de la Ville se sont beaucoup battus à ce propos, sans grand succès.
Après le pic de la crise sanitaire, quand nous, les volontaires et les astreints, sommes parti.e.s, c’est la Migros qui a livré la nourriture. Il semble que ce soit allé mieux parce que la Migros a tout de suite respecté les différentes habitudes alimentaires. En revanche, on m’a dit que les quantités sont restées insuffisantes.
Admissions à la caserne : « il y a une sorte de loterie »
Dominique : Tout le monde venait s’inscrire aux Vernets, car les clubs sociaux* étaient fermés. Certaines personnes étaient redirigées au foyer Franck-Thomas* : principalement des femmes, des personnes de nationalité suisse, des personnes ayant un permis C et des personnes âgées ou malades. Il paraît qu’à un moment, cet été, tous les gens qui étaient à Franck-Thomas avec ces critères spéciaux coronavirus ont dû revenir aux Vernets.
La caserne des Vernets accueillait des hommes, principalement sans permis mais pas toujours, âgés de moins de 60 ans et en « bonne santé ». C’étaient pour beaucoup, des personnes dans un parcours migratoire, parfois en phase d’intégration, mais également des personnes en situation transitoire dont la vie a basculé et qui ont tout perdu, des personnes en marge avec ou non des troubles psychiatriques, et des personnes toxicomanes qui sont venues suite à la fermeture du Quai Neuf et des sleep-in*.
Il n’y avait pas de restriction à l’admission, pas besoin de montrer de papiers. Beaucoup venaient chaque jour demander une place. À un certain moment de la saison, on a dû refuser entre 20 et 50 personnes par jour, faute de place. Le problème étant que les autres structures d’accueil de nuit ont fermé après le début de la crise, notamment les sleep-in, dont la Ville a volontairement refusé le maintien afin de soi-disant garder le contrôle sur la pandémie.
A la caserne, si un bénéficiaire ne dormait pas un soir dans la structure, il perdait automatiquement son lit et devait se représenter aux admissions pour une réintégration. Pareil s’il arrivait en retard. Après 22h, plus personne n’entrait. Des règles parfois difficiles à respecter au quotidien, et surtout parfois incompréhensibles et injustes pour les bénéficiaires qui arrivaient quelques minutes en retard. Les dérogations étant exclues, ce refus pouvait être très difficile à appliquer pour les employé.e.s et cruel, notamment en temps de froid et de pluie. Il existait néanmoins une possibilité d’arrivée tardive exceptionnelle qui devait être demandée minimum 24h à l’avance, ainsi qu’une autre exception régulière pour les gens qui travaillaient, sous réserve de prouver leur engagement. Les nouveaux étaient toujours accueillis prioritairement donc, s’il restait de la place pour des réintégrations et qu’il y a avait du monde en attente, un logiciel choisissait selon des critères d’âge, de santé, de nombre de jours déjà passés au sein de la structure, etc. Les refusés pouvaient retenter leur chance le lendemain. À un moment du printemps, certains mettaient parfois deux semaines à pouvoir revenir.
« Un accueil 24h sur 24h a vraiment changé la vie de certains usagers !»
Dominique : Jusqu’au 15 juin 2020, l’accueil aux Vernets se faisait 24h/24h. Certains des collaborateur.trice.s qui connaissaient des usagers antérieurement m’ont raconté qu’ils voyaient vraiment la différence sur leur santé mentale et physique par rapport à un accueil uniquement de nuit. Avec la possibilité d’avoir un lieu sûr où passer la journée, se révélaient moins de consommation de drogue et d’alcool, de meilleurs moyens pour prendre soin de soi-même au quotidien. Ces personnes pouvaient aussi laver leurs vêtements directement sur place et avoir du thé et du café pendant la journée. Étant donné que tous les autres services sociaux étaient fermés, du travail social pouvait aussi être fait sur place, par exemple pour rediriger et soutenir les personnes dans certaines démarches administratives, d’accès aux prestations et autres. Les bénéficiaires étaient globalement plus entourés.
L’accès aux soins était également favorisé aux Vernets. Il y avait des infirmières sur place une grande partie de la journée. Les gens avaient accès à des soins réguliers. C’était vraiment bienvenu et nécessaire parce que ce n’est pas évident pour la plupart des usagers. À titre d’exemple, il arrive que le 144* demande : « Qui va payer ? ».
Habituellement, la seule possibilité qui s’offre à eux est d’aller à la Camsco*, un service qui ne prend que 30 à 40 personnes par jour. Ce n’est pas suffisant. De plus, c’est fermé le week-end.
Retour à un accueil uniquement de nuit dès le 15 juin 2020
Dominique : Malgré le fait que la plupart des lieux d’accueil de jour comme Le Point d’eau* pour laver ces vêtements ou d’accès à d’autres prestations n’aient pas encore rouverts, la Ville à décider très rapidement de couper le budget à la sortie du confinement et de passer à un accueil uniquement de nuit. Les employé.e.s ont eu à peine deux semaines pour organiser un nouveau fonctionnement professionnel et personnel.
Beaucoup de prestations ont dû de fait être abandonnées, comme le service de buanderie et celui des soins. Des infirmières sont restées présentes mais seulement l’après-midi, pour les admissions.
L’annonce du changement aux bénéficiaires a été bien entendu mal reçue. Certains sont même venus proposer des solutions : « Si c’est un problème d’argent, pourquoi on n’organiserait pas une activité rémunératrice pour autofinancer une partie du logement ? »
L’ouverture à 19h45 laissait peu de temps aux gens pour profiter d’un espace. Le repas était servi jusqu’à 21h30, l’extinction des feux se faisait à 22h. A peine deux heures pour arriver, manger, déposer leurs affaires, se doucher, se préparer et aller se coucher.
Et retour à un accueil limité dans le temps
Dominique : En même temps que ce retour au service de nuit, l’accueil est repassé de trois mois à 30 jours maximum. Ils ont dû également se préparer à vider 150 places pour la fin août, parce que la caserne allait fermer et que le retour aux abris PCi, en respectant les normes coronavirus, obligeait à réduire le nombre de places, avec 50 à la PCi de Richmond, et 50 à la PCi des Vollandes.
Par la suite, un ancien collègue m’a expliqué que mi-juillet, quand les premiers bénéficiaires – environ une soixantaine – sont arrivés au bout de leurs 30 jours, il était compliqué pour des raisons logistiques de faire sortir tout le monde en même temps. Ils ont donc décidé d’échelonner les départs sur deux semaines. Le nom des personnes devant quitter les Vernets n’a malheureusement été communiqué qu’à la dernière minute. Les éducateur.trice.s ont donc dû annoncer leur départ seulement un jour à l’avance à certains usagers, très surpris ; ce qui a été très difficile d’un côté comme de l’autre, instaurant un climat de tension pour les bénéficiaires, comme les employés. D’autant qu’aucune autre structure de nuit n’avait rouvert à ce moment-là, et que les gens n’avaient pas d’autre solution que de retourner à la rue. Dans le foyer de Franck-Thomas, des femmes ont aussi été concernées par cette fin de séjour précaire.
Après quatre jours de pause, les bénéficiaires pouvaient demander une réintégration de dix jours. Beaucoup d’entre eux demandaient pourquoi ils se voyaient forcés de quitter l’abri plusieurs jours et de rester dans la rue, sachant qu’il y avait des places libres. Les employés avaient de la peine à justifier une telle règle imposée par leur hiérarchie. C’est seulement quand une personne extérieure a demandé des explications au service social et aux politiques que cette règle a fini par sauter, démontrant nettement que la hiérarchie ne prenait en compte ni l’avis des employé.e.s ni celui des usagers et ne venait d’ailleurs pas sur le terrain prendre connaissance de la situation réelle.
Les corolaires d’une méga-structure : règles, restrictions, violences et exclusions
Dominique : À la caserne, beaucoup de gens se faisaient exclure de l’hébergement, principalement pour des problèmes de violences ou pour non-respect des règles. Les sanctions étaient appliquées parfois différemment, selon la sensibilité des employé.e.s. Parfois, certain.e.s collègues appliquaient le règlement de façon très stricte ou sans réfléchir, ce qui pouvait accentuer la dureté et la violence des règles, tandis que d’autres étaient plus laxistes. De même, le manque de clarté vis-à-vis du règlement, qui changeait souvent, a malheureusement créé des situations d’injustice parfois lourdes pour les bénéficiaires.
Les exclusions étaient surtout liées à la violence. Il est clair que les gens violents ne pouvaient tout simplement pas rester, ni parfois revenir dans le dispositif. Le problème étant que, si une personne est exclue ou inadaptée pour un lieu, ça ne veut pas dire qu’elle ne peut pas trouver refuge ailleurs. C’est un vrai problème quand il n’existe qu’un ou très peu de lieux d’accueil comme c’est le cas actuellement à Genève. La Ville n’a pas pris cela en considération en forçant l’ouverture d’une unique structure et s’est même tiré une balle dans le pied.
Par exemple, la police amenait très souvent une personne « à problème », qui « crée du désordre » sur la voie publique. Si cette personne est déjà exclue, elle ne pourra pas intégrer la structure, mais la police insiste pour qu’elle rentre car ils ne savent pas où la rediriger. Il y a aussi des cas psychiatriques aigus, des personnes en décompensation ou en crise de psychose qui peuvent parfois proférer des menaces de violences ou de mort envers elles-mêmes ou envers les autres, sans forcément passer à l’action. Dans l’intervalle, on ne les prend pas en charge, alors qu’elles se trouvent exclues de la plupart des structures, et dans une grande précarité. En effet, peu d’institutions publiques – et privées – ont la fonction ou la capacité institutionnelle de prendre en charge ces personnes, et il n’y a donc pas de solution.
En travaillant là, il devient vite très clair qu’il n’est pas pertinent, de prévoir seulement une structure d’accueil regroupant des centaines de personnes. Pour des questions simples d’organisation et de force, plus il y a de personnes, plus il y a de règles. Il y a tellement de personnes différentes, de profils différents, de critères différents, qu’il est nécessaire de poser un cadre pour que tout le monde cohabite. Mais plus il y a de restrictions, plus on s’éloigne du fait que les gens ont une vie à eux, que ce sont des êtres humains. La pluralité des structures permettrait d’offrir un accueil qui répondrait aux différents besoins des usagers et des usagères et aux différentes compétences des employé-e-s, face à la vie en général mais aussi aux exclusions et à la violence.
Angle mort : « L’État ne propose pas de solution aux mineurs non accompagnés !»
Dominique : L’accueil d’hébergement d’urgence proposé par la Ville de Genève est réservé aux adultes. Cependant, il n’existe aucune prise en charge immédiate des 15 à 18 ans. La politique d’État estime que ces jeunes ont suffisamment d’expérience de vie précaire pour se débrouiller tout seuls ! Ainsi, aux Vernets, quand un jeune se présentait, nous devions formellement appeler l’UMUS*, mais ils n’avaient jamais de solution pour lui. Sa seule option est de se présenter le jeudi après-midi au SPMI*, afin de s’inscrire pour suivre un programme qui, après détermination de son âge, lui permettrait d’être pris en charge. Ce programme prend parfois de longues semaines voire plusieurs mois avant de commencer. Pendant ce temps, le jeune reste à la rue à attendre. Une réalité absolument choquante, inhumaine. Ce service du SPMI a même fini par être gelé dans le courant du printemps suite à des problèmes internes. La situation des mineurs à Genève est grave et préoccupante, l’UMUS n’avait parfois aucune solution non plus pour les moins de quinze ans. Des enfants qui se sont présentés au portail des Vernets, il y en a eu des dizaines. Une violence inouïe de n’avoir aucune solution pour eux.
* Le collectif réquisitions solidaires avait occupé un immeuble de l’hospice général, dans l’espoir d’y loger des personnes sans logement durant la première vague du COVID-19 du printemps 2020. Les négociations furent difficiles et le projet abandonné car rendu impossible.
Glossaire
Abris Pci : depuis les années 60, une particularité du système de la protection civile en Suisse a été la création de places pour tous les habitants dans des abris antiatomiques, la Confédération prenant très au sérieux le risque d’une catastrophe nucléaire durant la Guerre froide. Certains de ces abris sont aujourd’hui régulièrement utilisés pour loger des personnes sans-abri ou des personnes en exil.
Astreints : personnes dans l’obligation de servir l’État suisse, voir la protection civile*.
Camsco : Consultation ambulatoire mobile de soins communautaires de l’hôpital public de Genève, un centre de soin pour les personnes sans assurance maladie, soit principalement des personnes sans droits.
Cas « contact » : individu qui a été en contact avec une personne positive au Covid-19 dans un temps prolongé.
Caserne des Vernets : ancienne caserne militaire et propriété de l’État de Genève, elle a été mise à disposition de la Ville de Genève durant la crise COVID-19 pour centraliser l’accueil des personnes sans domicile sur le canton. Toutes les autres structures ont dû fermer. À la place de la caserne, le canton de Genève prévoit un grand projet immobilier, pour un savoir plus : renverse.co
Club sociaux : structures de la Ville de Genève offrant un accueil de jour et des repas chauds aux personnes vivant en situation précaire.
Foyer Franck-Thomas : Centre d’hébergement d’urgence pour les personnes sans domicile.
Point-d’eau : un espace d’hygiène et de santé gratuit.
Protection civile : un corps organisé par la Confédération suisse dont le but est l’assistance à la population en cas d’événements dommageables ou de catastrophes. Depuis 2004, le recrutement est effectué en commun pour l’armée et la protection civile. Lorsque un citoyen n’est pas astreint à l’armée, il doit payer une taxe militaire équivalente à 3% de son salaire annuel, mais au moins 400 CHF par an. Être astreint à la protection civile permet de diminuer cette taxe.
Quai 9 : Lieu d’accueil et de consommation destinés aux usagers et usagères de drogues, proposé par Première Ligne (association genevoise de réduction de risques liés aux drogues).
Sleep-in : Mise en place par le CausE (Collectif d’association pour l’urgence sociale), le dispositif de nuit comportait 6 sleep-in différents, accueillant plus d’une centaine de personnes, durant l’année 2019.
SPMI : Service de protection des mineurs, un service sensé notamment prendre en charge les mineurs non accompagnés, soit des enfants ou des adolescents en exil.
UMUS : Unité mobile d’urgences sociales, composés d’infirmiers et de travailleurs sociaux, intervient dans des situations liées majoritairement à la violence et à la précarité.